Mais quelle mouche a piqué la drosophile ?
Connaissez-vous les mutations les plus courantes d'une drosophile ?
Avant de lire cet article, assurez-vous d'avoir lu l'épisode précédent !
Maintenant que vous avez fait la connaissance de la drosophile nous allons nous intéresser plus particulièrement aux mutations homéotiques. Celles-ci affectent les gènes homéotiques, souvent appelés gènes de structure, car leur rôle consiste à placer les organes les uns par rapport aux autres.
« Allez mesdemoiselles approchez, n'ayez pas peur de montrer vos mutations ! »
Observez attentivement cette drosophile :
Non, vous ne rêvez pas, suite à une mutation nommée antennapedia, cette mouche se retrouve avec des pattes à la place des antennes. Non seulement c'est inesthétique, mais c'est surtout complètement anti-pratique.
« Drosophile suivante, veuillez avancer, s'il vous plaît. »
Comme vous pouvez le constater, cette drosophile possède deux thorax. Cette anomalie peut être le résultat de deux mutations différentes. Pour la première, nommée bithorax, la partie antérieure du balancier a été remplacée par des ailes. Pour la seconde (postbithorax) la partie postérieure du troisième segment thoracique a été remplacée par une partie postérieure de second segment thoracique et le balancier a une fois encore été remplacé par des ailes. Encore une fois, cette mutation est néfaste d'un point de vue comportemental, puisque la drosophile ne possède plus de balancier, nécessaire pour maintenir son équilibre en vol.
Ces deux mutations homéotiques sont les plus connues chez la drosophile, mais il en existe d'autres.
Vous l'aurez compris, les drosophiles nous présentent toutes sortes de mutations, pour le plus grand bonheur des généticiens, et les scientifiques n'ont pas fini de s'amuser à les étudier. La prochaine fois, avant d'en écraser quelques unes sous prétexte qu'elles s'approchent un peu trop près de vos fruits, souvenez-vous de leur contribution au progrès scientifique !