Louve, chèvre, écureuil, diable… les engins de levage
Quels sont les ancêtres de la grue mécanique ?
Non, non, fidèle lecteur omnilogiste, il ne s'agit pas dans cet article de procéder à une étude bucolique des animaux de nos campagnes…
Puisqu'il apprécie à sa juste valeur la majesté de nos églises, cathédrales ou basiliques, ou des nombreux châteaux qui jalonnent nos campagnes, notre lecteur se demandera comment ces lourdes pierres ont bien pu être manipulées en ces époques où les moyens techniques étaient bien différents de ceux qui se trouvent sur nos chantiers contemporains.
L'idée générale était bien sûr déjà de recourir à des grues. Les lointaines ancêtres de nos grues métalliques avaient plusieurs noms et divers modes de fonctionnement.
Nous trouvons d'abord la chèvre.
Il s'agit d'un système de levage usité depuis l'Antiquité, constitué de deux ou trois poutres disposées en triangle au sommet desquelles se trouve une poulie.
L'enroulement du cordage peut être simple, pour les modèles les plus basiques, mais le principe de la démultiplication était déjà utilisé, et certains modèles utilisaient un système de moufle, à plusieurs poulies.
Pour améliorer le rendement et l'efficacité, il peut être adjoint à ce premier outil une cage à écureuil.
En faisant marcher à l'intérieur de celle-ci un ou plusieurs hommes, voire des animaux, il est obtenu un gain de puissance notable.
Et pour manipuler les blocs de pierre, on recourt à la louve.
Il s'agit d'une pince métallique à deux branches articulées, reliées par une chaîne.
Plus simplement, les pierres sont souvent manipulées sur un chariot porté par les maçons, appelé bard, de l'allemand boärd (repris par la langue anglaise et qui deviendra board) pour planche (de bois).
Le diable permettait aussi de transporter les blocs de pierre sur terrain plat.
Il était au début doté de roues en bois, qui deviendront métalliques.
Dans la sueur des jours qui passaient sur les chantiers, nos ancêtres imaginaient-ils que plus tard… ?