Bonjour à tous !

Aujourd'hui, je vous propose de prendre un peu de hauteur, avec un article sur les montagnes qui dominent notre planète. On compte quatorze sommets indépendants dépassant 8 000m. Indépendants, car ces quatorze montagnes comptent des sommets secondaires dépassant eux aussi 8 000m. On peut en dénombrer une trentaine, mais ils n'ont pas du tout la même notoriété que leur maîtres.

Ce qui différencie un bout de caillou qui dépasse et un sommet secondaire est une certaine valeur de hauteur de culminance. Selon le vénérable Wikipédia, la hauteur de culminance est la différence d'altitude entre un sommet donné et l'ensellement ou le col le plus élevé permettant d'atteindre une cime encore plus haute. En d'autres termes, c'est aussi le dénivelé minimum de la descente à parcourir pour remonter sur un sommet plus élevé.
À ma connaissance, il n'y a pas de valeur conventionnelle de hauteur de culminance minimum pour parler de sommet secondaire. Il semblerait qu'une dizaine de mètres soit un minimum mais qu'une trentaine de mètres est la valeur généralement retenue.

La hauteur de culminance

Les quatorze 8 000 m se situent tous en Asie, et plus précisément dans l'Himalaya. Ils sont localisés en Chine, au Népal, au Pakistan et en Inde. La première tentative d'ascension d'un 8 000 m se serait déroulée en 1895. La première ascension réussie reconnue est celle de l'Annapurna le 3 juin 1950 par les français Maurice Herzog et Louis Lachenal à 8 091m. La première ascension du plus haut d'entre eux, l'Everest à 8 848m(1) a été accomplie trois ans plus tard par le Britannique Edmund Hillary et le Népalais Tenzig Norgay.

Ces sommets ont suscité une intense compétition : qui les grimpera en premier ? avec oxygène ? sans oxygène ? en hiver ? en chaussettes(2) ? La plus prestigieuse d'entre elles étant la conquête des quatorze sommets au cours de sa vie. L'Italien Reinhold Messner a été le premier à réaliser ce grand chelem en 1986. En 2012, ils étaient vingt-sept hommes et deux femmes à avoir réussi cet exploit. La moitié y est parvenu sans jamais utiliser d'oxygène.

Le monde de la très haute altitude est de façon générale très dangereux (très basse pression, seracs, vents violents et glacés, température, visibilité, …). Mais ces quatorze sommets sont toutefois très différents, et n'ont pas la même difficulté ni la même dangerosité. Sur un peu plus de dix mille ascensions recensées en 2008, on compte sept cent onze décès.

Si on définit le taux de mortalité comme le nombre de morts sur le nombre d'ascensions, celui de l'Annapurna s'établit à 38% ! (3). Par comparaison, celui de l'Everest s'établit « seulement » à 5,7 % et celui du Cho Oyu à 1,5%. Cette « sécurité » explique en partie pourquoi le Cho Oyu (8 201m) est le sommet le plus tenté après l'Everest. Pour info, si on ne compte que les décès à la descente, l'Annapurna passe second derrière le vénérable K2 (8 611m) avec près de 8,5 % de descentes mortelles. Il faut toutefois considérer que si il n'y a jamais eu autant d'expéditions qu'aujourd'hui, le taux de mortalité à globalement diminué depuis les années 1990.

Pour ne pas se quitter sur ces chiffres un petit glauques, je vais simplement vous laisser sur une photo de neufs de ces splendides colosses. A bientôt !

Neuf des quatorze


  1. (1) Considéré aujourd'hui à 8 850m.
  2. (2) Pas encore fait si vous voulez tenter le coup.
  3. (3) 58 morts pour 153 ascensions…