Les 101 touches de notre clavier sont devenues des compagnons de route, pourtant les connaissez-vous vraiment toutes ? Certains caractères spéciaux sont souvent négligés ou incompris…

  • & : l'esperluette ; on en a déjà parlé sur ce site !
  • ~ : le tilde. Il sert très peu en France, à l'exception des programmeurs ou des amateurs de jeux de mots !
  • # : ah, très important. Je suppose que comme la majorité de la population, vous vous croyez en face du signe dièse. Et pourtant non ! Le dièse n'a pas de barres horizontales (comparez : \(\sharp\) et #), il s'agit en fait du symbole hash, équivalent anglais de notre « no » (no5 devient donc #5 Outre-Manche, number 5). Les anglophobes préféreront l'appellation croisillon.
  • | : en français barre verticale, même si le terme anglais de pipe ([païpe]) lui est souvent préféré. Encore une fois, l'utilisateur lambda n'utilisera jamais ce caractère – le programmeur en revanche en usera et en abusera même, pour représenter l'opérateur logique OU ou pour chaîner des commandes.
  • ` : un accent grave tout simplement, souvent utilisé pour accentuer ses majuscules.
  • _ : tiret bas, ou underscore. Sur les machines à écrire mécaniques, on s'en servait pour le soulignement, son utilité est moindre maintenant.
  • / et \ : slash et anti-slash (barre oblique et barre oblique inversée) : le / représente la division mathématique, et sépare les différentes composantes d'une adresse sur Internet. L'anti-slash sert moins souvent pour une utilisation quotidienne, sauf en math pour exclure un objet d'un ensemble (\(\mathbb{R}* = \mathbb{R} \ {0}\))
  • ^ : un accent circonflexe ; sert aussi pour « mettre à la puissance » en mathématiques : 2^2 = \(2^2\).
  • ° : le symbole du degré. Souvent utilisé à tort pour écrire no, cependant l'orthographe correcte est un n suivi d'un o en exposant(1). Cela devient une nécessité lorsque l'on a plusieurs numéros et que l'on doit placer un « s » après le symbole : nos, à comparer avec no et n° (correct suivi de l'incorrect). Les puristes pourront même utiliser le symbole º (indicateur ordinal masculin) mis à disposition par Unicode !
  • ¤ : bien malin celui qui connaît et utilise ce signe autrement qu'en séparateur ! Il s'agit en fait du symbole monétaire général, il est supposé représenter la monnaie du pays dans lequel le texte est écrit. Ici donc 5¤ correspondent à 5€, tandis qu'en Amérique 5¤ vaudront 5$. On s'en doute, le procédé n'est pas très fiable à l'heure de la mondialisation… et le caractère est un peu oublié, même s'il reste sur la touche dédiée aux monnaies.
  • £ : la livre sterling, encore en activité grâce à l'immobilisme des Anglais…
  • µ : le symbole du système international pour désigner le micro, quantité de \(10^{-6}\) (un millionième). 1µg = \(10^{-6}\)g. Directement importé de l'alphabet grec !
  • § : utilisé pour désigner un paragraphe, le symbole n'a pas vraiment de nom (à part « symbole du paragraphe »…) Il permet de faire des renvois : cf. §2, p. 144.
  • * : l'astérisque (et pas Astérix !) qui permet de faire des renvois. Les textes remplis de renvois préféreront utiliser une numérotation que d'enchaîner les astérisques, jugées inesthétiques après trois répétitions (*, ** et ***). Certains ouvrages scientifiques garderont toutefois le symbole * pour ne pas télescoper des notes de bas de page numériques avec les composants arithmétiques. Notons qu'il est souvent utilisé en tant qu'opérateur de multiplication (\(3*5\)) alors qu'un caractère dévolu existe : \(3 \times 5\). À défaut, un x fera aussi l'affaire : \(3 x 5\). Sa grande sœur, la triple étoile ⁂ ; utilisée pour séparer les sections d'un ouvrage, a un nom : l'astérisme.
  • < ; et > ;  : peu à dire, ces symboles se nomment chevrons et n'ont d'utilité qu'en mathématiques ou en programmation (ils sont à la base du langage HTML qui permet d'afficher cette page par exemple).
  • ¶ : ce n'est pas vraiment un caractère du clavier, mais pourtant le pied-de-mouche apparaît souvent en tant que caractère non imprimable pour signaler une fin de paragraphe.

Bons tapuscrits(2) !


  1. (1) Sur Omnilogie, le Typographe se charge du remplacement automatique.
  2. (2) Manuscrits écrits à la machine.