Tout fidèle lecteur omnilogiste aura bien en tête à l'évocation du nom Michelin les célèbres inventions qui lui sont liées : il pensera forcément au pneu démontable, puis radial, et sans doute aussi aux michelines, lointaines ancêtres de nos trains de banlieue.

Mais lui vient-il en tête l'invention du panneau routier  ?

C'est en effet de manière indirecte que celui-ci a été créé, au début du XXe siècle. Avec l'essor de l'automobile, et des périples de plus en plus « lointains », se pose la question de se diriger dans l'espace, et ce avec le plus de sûreté possible…

Les villages ne sont alors pas indiqués. Il faut solliciter de l'aide sur la route à chaque intersection… André Michelin trouve alors l'idée de faire des plaques reprenant le nom de la commune traversée, sur laquelle il est souvent proposé au passant de ralentir pour la sécurité des enfants, accompagné de la formule « merci ». (1).
description

Après la première guerre mondiale, il développe cette idée, en regroupant sur des poteaux l'ensemble des indications utiles. Il utilise pour cela des plaques de lave émaillée, très résistante, notamment aux intempéries, montées sur des supports en béton.
description

L'idée est tellement bonne et rend de tels services qu'elle est validée par l'administration en 1931. Il est alors ajouté des instructions de circulation, des priorités et autres recommandations. Le tout avec une publicité Michelin placée sur le panneau. description

En 1946, une instruction générale met un peu d'ordre dans tout cela, en uniformisant les indications sur les panneaux, et en proscrivant tous dons de panneaux, à fortiori avec une indication de sponsor…

Michelin continue toutefois de fournir des panneaux, profitant de son savoir faire, mais en les vendant à l'administration.

description

En 1971, Michelin cesse définitivement la production de ces panneaux sur lave émaillée.

L'entreprise aura aussi jalonné les routes de France de ses célèbres bornes routières ; mais c'est une autre histoire… que nous étudierons bientôt.

Patience à toi, ô fidèle lecteur…


  1. (1) Eh oui, on était très poli à l'époque.