La fièvre, cette amie qui nous veut du bien
Pourquoi a-t-on de la fièvre ?
Vous avez 38,5 ℃ et vous vous précipitez sur le paracétamol ? Attendez une seconde avant d'avaler ce comprimé…
Car la fièvre n'est pas la maladie. C'est plutôt une arme de défense de votre corps contre les virus et bactéries. Et une arme plutôt efficace, puisqu'elle existe depuis au moins 600 millions d'années : on la retrouve chez les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons, et même certains invertébrés.
Le principe est simple : la plupart des bactéries et virus se reproduisent de façon optimale à la température normale du corps. En augmentant le thermostat de quelques degrés, l'organisme crée un environnement hostile où les pathogènes peinent à se multiplier. Parallèlement, cette chaleur accélère la production de globules blancs et stimule l'ensemble du système immunitaire.
Les lézards, animaux à sang froid, ne peuvent pas générer leur propre fièvre. Qu'à cela ne tienne : lorsqu'ils sont infectés, ils vont instinctivement se chauffer au soleil pour augmenter leur température corporelle. Des expériences ont montré que les lézards malades privés de cette possibilité meurent bien plus souvent que ceux qui peuvent « se donner de la fièvre » artificiellement.
Chez l'humain, plusieurs études suggèrent que faire baisser systématiquement une fièvre modérée pourrait prolonger certaines infections. Une fièvre de 38 à 39 ℃, bien que désagréable, fait généralement partie du processus normal de guérison.
Bien sûr, au-delà de 40 ℃, la fièvre devient dangereuse et doit être traitée. Mais la prochaine fois que vous grelotterez sous votre couette avec 38 ℃, dites-vous que votre corps sait ce qu'il fait : il met le chauffage pour faire fuir les intrus.