L'omnilogisme du jour s'attaque à un Titan des mers armé il y a plus d'un siècle. Plus gros et plus rapide que tout ce qui se faisait à son époque, ce navire était par ailleurs beaucoup plus sûr. Ses nombreux compartiments étanches, pouvant isoler les jonctions inondées, le qualifièrent d'insubmersible. Malheureusement, en plein milieu de l'Atlantique Nord, un iceberg mit un terme à la réputation de ce paquebot géant. Cette rencontre nocturne fut fatale et les rares canots de sauvetage ne purent évacuer beaucoup de passagers.

J'en vois certains abandonner cet article affirmant tout connaître du Titanic grâce au cinéaste James Cameron. Ce serait une terrible erreur de s'arrêter ainsi, car cette histoire n'est pas celle du Titanic, mais du Titan. Ce navire est au centre de la nouvelle Futility(1) de Morgan Robertson, publiée en 1898, soit quatorze ans avant le drame du Titanic. Quelques différences – 13 survivants contre plus de 700 pour le Titanic, sens du voyage opposé, météo lors de l'accident, des voiles en soutien sur le Titan – demeurent entre ces deux histoires, mais les similitudes sont plus que troublantes. L'auteur avait-il eu une vision ? Nul ne le sait. Il faut toutefois noter que ce dernier était un grand spécialiste de la marine et que ses connaissances lui auraient permis d'anticiper la catastrophe.


  1. (1) Nouvelle republiée en 1914 sous le titre Futility or The Wreck of the Titan.