Je parie que tu crois en Dieu !
Qu'est-ce que le pari de Pascal ?
Après un long congé bien mérité, le Professeur et son apprenti se retrouvent autour d'une limonade sur une agréable terrasse de leur monde imaginaire où il fait toujours beau.
Leur conversation les mène sur une remarque faite par le Professeur à son élève alors que ce dernier passait sous une échelle déposée contre un mur.
— Professeur, s'étonne le jeune apprenti, ce jour-là vous m'aviez dit que, comme Pascal, vous faisiez le pari de croire en l'existence de Dieu. Que vouliez-vous dire ?
Le Professeur sirote sa limonade avec un sourire.
— Tu ne connais pas Blaise Pascal, le scientifique, philosophe et théologien du XVIIe siècle ?
— J'en ai entendu parler. L'auteur des Pensées ?
— Précisément. Entre autres recherches des plus variées, Pascal se penche sur l'existence de Dieu et surtout sur l'attitude qu'il faut adopter par rapport à cette existence.
— La croyance en Dieu, donc.
— Exactement. Lui-même n'avait pas réellement de doute sur sa propre croyance, il aurait même été témoin du « miracle » de la guérison sur la personne de sa sœur. Mais Pascal s'inquiétait de la santé théologique de ses contemporains et assistait à son époque à une crise de foi, si tu me permets ce jeu de mot assez mauvais. Le Pari de Pascal se situe justement dans les Pensées que tu évoquais. Il est exposé de la manière suivante par l'auteur :
Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter.
L'apprenti ouvre grand les yeux.
— Je n'ai rien compris.
— C'est très simple. Pascal part du principe que Dieu existe. Si je fais le choix de croire en lui et de vivre selon ses préceptes, je vais tout gagner, non seulement parce que j'aurai été bon mais aussi et surtout parce qu'il va m'accueillir à ses côtés après la mort. Si, en revanche, je choisis de ne pas croire en lui et d'agir à l'encontre de la religion, il ne risque pas de m'en remercier et me punira pour ne pas avoir cru en lui.
— Et s'il n'existe pas ?
— Alors c'est encore plus simple. Après la mort m'attend le néant. Si j'ai fait le bien en croyant aller au paradis j'ai eu une vie pieuse et saine. Si j'ai fait le mal, je retournerai quand même au néant mais je n'aurai pas eu une vie heureuse.
— En supposant qu'on est malheureux en agissant mal.
De nouveau le Professeur a un large sourire.
— Bien sûr. Tenons compte des influences karmiques.
— Des quoi ?
— Je te parle du karma. Dans un contexte similaire mais une religion tout à fait différente. Mais nous en parlerons un autre jour, si tu veux bien.