Au moment où vous lisez ces quelques lignes, votre corps est composé de 65 % d'eau. Cela représente plus de quarante-cinq litres pour une personne de soixante-dix kilogrammes.

Il y a un mois jour pour jour, à la même heure, votre corps était déjà composé de 65 % d'eau. Pourtant, toutes les molécules d'eau qui vous habitaient à cette époque ont été remplacées par d'autres.

Eh oui, nous faisons bel et bien partie du cycle de l'eau et cela relativise quand même bien des choses.

Imaginez plutôt le nombre de respirations, déglutitions, transpirations, mictions et défécations que vous avez effectuées depuis le début de votre existence.

Multipliez ce nombre par sept milliards d'êtres humains et ajoutez-y les milliards de milliards d'autres opérations biologiques effectuées par les autres espèces animales et végétales.

Une fois remis de votre vertige, vous aurez alors une petite idée du brassage inter-espèces qui est effectué par l'eau sur la planète Terre.

Je peux donc vous dire, sans trop m'avancer, que parmi les X milliards de molécules d'eau qui sont actuellement dans votre corps, il y en a, sans aucun doute, qui :

  • ont été stockées dans une cellule de l'intestin d'un lombric ;
  • ont voyagé dans un nuage au-dessus de Las Vegas ;
  • ont participé au dernier bain moussant d'Angelina Jolie ;
  • ont été bues par Oussama Ben Laden ;
  • ont été urinées par un chien errant de Manille ;
  • ont été crachées par une baleine bleue dans l'océan Arctique ;
  • se sont évaporées du cadavre putréfié d'un hérisson écrasé sur une autoroute ;
  • ont fondu d'un iceberg ;
  • ont neigé sur la Place Rouge ;
  • ont transpiré des aisselles de Cristiano Ronaldo ;
  • ont été déféquées par un pigeon parisien ;
  • ont été expirées par Mouammar Khadafi ;
  • ont été recueillies dans la montagne par une firme d'eau minérale ;
  • ont plu sur la forêt amazonienne ;
  • ont tenté de refroidir les réacteurs de Fukushima ;
  • ont irrigué les cellules du cerveau d'Einstein ;
  • ont mouillé les yeux d'une petite fille qui s'est fait mal en chutant.

Au sein de nos individualités et, parfois, de notre égoïsme, nous sommes donc tous composés et traversés par ce même fluide vital, intime et universel qu'est l'eau.