Hé bien oui, il est des gestes que tout fidèle omnilogiste peut faire tous les jours et dont il est en droit d'obtenir l'origine à la lecture de son article quotidien.

Ainsi en est-il par exemple de la braguette, qui d'un chaste geste cache les attributs masculins. Mais d'où vient ce mot, et quelle est même l'utilité de cette braguette ?

Convenons dès le départ que braguette n'est pas fermeture éclair… même si cette dernière lui sera liée au fil de l'histoire.

Au cours du Moyen Âge, les batailles font rage(1) et jusque là, c'est la chemise longue, enfilée dans le pantalon ou portée sous la tunique, qui fait office de sous-vêtement.

Le pourpoint des combattants s'arrête au bas du dos, pour laisser les jambes libres de mouvements. Cuisses et entrejambe ne sont plus protégées par les bottes, qui montent jusqu'au genou. On porte alors parfois le haut de chausse, pièce de toile ou cuir rectangulaire, boutonné ou lié par des aiguillettes, pour relier ces deux parties du corps.

Il convient donc de protéger, par pudeur et par précaution, les parties génitales. Des coques sont donc ajustées ; rapidement, leur forme cherchera à mettre « en valeur » leurs porteurs, ce dont s'offusquera le clergé dans un premier temps. On parlera de brague pour cette partie métallique sous la cuirasse.

Avec le XVIe siècle et la Renaissance, on guerroie moins, et d'utilitaire, la coquille ou poche se fait mode. Et elle se dévergonde même parfois, prenant diverses formes, parfois très provocantes(2).

braguettebraguette prétentieuse

La braguette moderne est née. Le mot provient selon certains de l'italien « brachetta » et du latin « braca », pour « poche ». Pour d'autres, le mot vient du vieux français « braiel », pièce de toile ou de cuir liée à la ceinture par dessus le caleçon. Le pantalon était lui-même appelé braie.

La mode évoluant, la culotte bouffante mise en exergue par Henri III sonne le glas de cet attribut, jusqu'au XXe siècle et l'essor de la bonneterie, qui deviendra même industrielle. Après la création du caleçon, puis du slip, plus besoin de cacher ce sexe masculin, mais encore moins question de le mettre en valeur ; reste la fermeture-éclair, dont il n'est point besoin ici de démontrer l'utilité.


  1. (1) Ce ne sont ni les premières, ni les dernières d'ailleurs, malheureusement !
  2. (2) Et pour tout dire souvent très prétentieuses, certains de ces messieurs rembourrant sans vergogne de tissu cette braguette !