Ah les bouliers, des outils de calculs fantastiques, si simples mais – entre de bonnes mains – si performants ! Encore aujourd’hui, de nombreux petits commerçants et quelques (anciens) comptables en Chine, Russie et au Japon continuent de ne jurer que par eux.
De plus ils reviennent timidement en grâce dans l’éducation.

Pourtant en Europe, il y a des chances que vous n’en ayez jamais croisé, pourquoi ?

D’où vient le boulier ?

Les historiens s’accordent à faire remonter le boulier aux Babyloniens, plus de 2000 ans av. J.-C. en évolution des abaques de poussière.
On sait que les Romains utilisaient une forme de boulier adapté à leur système de numération en base 10. L’utilisation de forme de boulier non standardisé continua en Europe au Moyen-Âge, mais finit par tomber en désuétude à la Renaissance.
Les Chinois commencèrent à l’utiliser autour de 1200. Les Japonais, ayant connaissance du boulier par le biais des Chinois l’adoptèrent très tôt pour finir par développer leur propre version autour de l’an 1600.

Si en Europe l’utilisation du boulier a beaucoup été oubliée ; c’est pour plusieurs raisons : bien avant l’apparition des calculatrices électroniques, les calculatrices mécaniques étaient déjà assez répandues. (Des petits bijoux d’ingéniosité qui réclameraient sans doute leur propre article.)

Mais néanmoins cela n’explique pas tout ! L’Europe a eu tôt une culture de papier et de la comptabilité, l’habitude de poser les opérations sur papier s’est ancrée dans notre culture. Poussant dehors le boulier, qui était pourtant connu depuis des millénaires.
En Orient (et plus particulièrement en Chine, Russie et au Japon) en revanche, l’utilisation du boulier est restée jusqu’à aujourd’hui. (Même si une utilisation professionnelle devient l’apanage des anciens)

Et quelle différence entre les bouliers, sinon ?

On trouve globalement 3 familles de boulier aujourd’hui :

  • Les bouliers occidentaux comme les bouliers d’écolier ou boulier russe : 9 billes par rangées.
  • Les bouliers japonais (aussi connus sous le nom de soroban) qui voient leur popularité grandir dans l’éducation avec 5 billes par rangées, une bille quinaire et 4 unités
  • Les bouliers chinois, 7 billes, mais qui s’utilisent de la même manière que les bouliers japonais (les 2 billes supplémentaires étant utilisés pour des calculs hexadécimaux tombés en désuétude)