Un article qui cloche, mais ne donne pas le bourdon ; c'est bien le glas de le dire
Comment accrocher les cloches dans les églises ?
Tout fidèle lecteur omnilogiste les a entendu sonner au loin dans les campagnes, au plus haut des églises ou au plus loin des monastères… dont elles rythment le déroulé du jour.
Nous allons faire ici un article campanologique puisqu'il sera question des cloches.
La pose des cloches correspond souvent à la dernière étape dans la construction d'un bâtiment religieux et prend toujours une tournure festive. L'évènement est de telle importance que la cloche est alors consacrée : baptisée d'un prénom et bénie.
La coulée d'une cloche est une opération délicate, puisque cet alliage de cuivre (\(\frac34\)) et d'étain (\(\frac14\)) demande a être manipulé avec beaucoup d'attention.
Il s'agit sans doute de l'un des plus anciens instruments connus(1), mais aussi l'un des plus rudimentaires, puisqu'une cloche est certes une note, mais une seule note !
La constitution d'un campanile nécessite donc de fait d'utiliser un grand nombre de cloches…
La cloche a une connotation religieuse, mais pas seulement. Elle a aussi été utilisée « dans le civil » pour faire passer des messages à la population, ou encore sur les bateaux. Il y en a ainsi le plus souvent deux à bord, une grave à la proue(2) et une plus aiguë à la poupe(3), permettant à l'équipage de déterminer l'origine et le sens du signal.
Pour lancer une alerte, (feu, guerre, …) on parle alors de tocsin. L'alerte était d'ailleurs parfois le dernier acte de bravoure de la cloche qui se trouvait par la suite transformée en canon lorsque l'ennemi avait pris possession des lieux !
Pour annoncer une bonne ou mauvaise nouvelle (décès d'un habitant… ou du Pape), on parle du glas.
Si tout le monde connait bien la forme d'une cloche, sait-on que l'on dit qu'elle a une forme campaniforme ?
On peut l'utiliser avec un marteau(4) pour en frapper le bord (pour marquer les heures par exemple), ou à la volée(5), tâche pour les clochards !
Tout étudiant en 1ère année de droit se souviendra avec nostalgie de l'étude qui est faite de la Jurisprudence quant au contentieux issu de l'usage des cloches, pour marquer les heures notamment… Les décisions sont plutôt favorables à cet usage immémorable, sauf abus local particulier.
Ce qui va sans dire va parfois encore mieux en le disant : à l'airain, se joint la pierre du clocher ou campanile, mais aussi le bois du beffroi. En effet, les forces sont telles qu'un astucieux montage de poutres est nécessaire pour absorber les tressaillements et vibrations des cloches en mouvement. Le beffroi bouge ainsi d'une dizaines de centimètres, et le bois présente cette élasticité que la pierre n'a pas.
Contrairement aux statues qui coiffent souvent le clocher et bénéficient de l'admiration des badauds, les cloches sont le plus souvent condamnées à une humble destinée…
Si chaque cloche n'a qu'une note, elle peut pourtant dire bien des choses diverses et variées. On a vu qu'elle donne l'heure, qu'elle appelle à la prière, qu'elle manifeste les grands évènements, qu'elle donne l'alerte. Mais aussi qu'elle annonce le lépreux… ou l'arrivée d'un train ! Elle peut même réclamer le silence ou encore annoncer une mise au tombeau. Que de responsabilités pour un simple petit objet.
Si vous avez remarqué quelque chose qui cloche dans cet article, n'hésitez pas à me le faire savoir…