Voilà la question qui nous préoccupe aujourd'hui.

Mais nous allons même l'élargir, car le condamné à mort est un être euthanasié et tout le monde sait que l'on désinfecte la peau avant de passer à l'acte.
Alors bien sûr, il y a beaucoup de réponses à ces questions, plus ou moins valides. Allez savoir laquelle est la plus intéressante : êtes-vous conteur ou scientifique ?
Dans le cadre très précis de cette belle semaine je vais essayer de donner des réponses pour tous.

Commençons par les plus simples. Toute aiguille destinée à un acte médical est stérilisée, il en va de même pour le kit du petit bourreau fourni aux Américains (ou autres). Ils n'ont donc pas le choix, c'est une aiguille médicale extraite d'un sachet stérile ou d'un autoclave(1). Ensuite, c'est une habitude, personne de sensé ne pique un homme ou un animal sans avoir désinfecté avant, c'est donc un réflexe et même si le condamné doit mourir, il reste un être vivant et le réflexe reste aussi. Enfin, il y a la question du sursis possible, le condamné peut recevoir un sursis, voire une grâce présidentielle jusqu'au moment précis où il est considéré comme mort, à savoir l'ouverture de la poche mortelle. Ça serait donc dommage de le piquer avec une aiguille déjà contaminée.

Viennent ensuite d'autres raisons beaucoup plus alambiquées. La première que j'ai vue, c'est que l'État souhaite que le condamné meurt du contenu de la poche. Les scientifiques qui ont fait des recherches dessus ne les ont pas faites pour rien et ce serait dommage – déjà qu'il n'est plus imperméable – de faire mourir le condamné d'autre chose que de ces années de recherches contenues dans ce petit bout de plastique. Et rien n'est plus dangereux que de contrarier un scientifique spécialiste dans les substances aptes à tuer un homme.

Ensuite vient une autre raison, si le bourreau s'est piqué avant, il serait dommage qu'il transmette les restes de drogues au pauvre condamné qui, quelques années plus tard, serait à nouveau traîné en justice car des traces de dopages auraient été retrouvées sur son cadavre. Quitte à ce qu'il meure, autant que ce soit propre et bien fait, scientifique quoi.

Enfin, il y a l'histoire pour le moins intéressante qui prend en compte les talons hauts de la demoiselle blonde à l'entrée, la vodka ingurgitée par le condamné et les explosifs mis en place pour le libérer. Mais cette histoire ne visant qu'à m'auto-citer, elle n'apporte pas une grande sagesse au cœur des pauvres lecteurs innocents que vous êtes.


  1. (1) Les différentes techniques de stérilisation mériteraient un autre article plus scientifique.