Le Strowger

À la fin du XIXe siècle, comme aujourd'hui, les téléphones étaient reliés par une paire de fils de cuivre à un lieu (situé à l'époque à une quinzaine de kilomètres maximum) appelé central téléphonique. Mais contrairement à aujourd'hui, l'établissement des communications se faisait manuellement, via des opératrices appelées « les demoiselles du téléphone ».
C'est dans ce contexte qu'en 1889(1) Almon B. Strowger, invente un autocommutateur électromécanique destiné à établir, sans l'aide d'un opérateur humain, une liaison entre deux abonnés d'un central téléphonique.

Entrepreneur américain de pompes funèbres à Kansas City(2), il est persuadé que l'épouse de son concurrent, employée comme opératrice du téléphone au central téléphonique manuel de la société de téléphone locale, participe à un détournement de trafic des clients en deuil au profit de son mari.
Afin de palier à cette concurrence qu'il juge illégale, il entreprend ses recherches visant à éliminer les opérations manuelles lors de l'établissement d'une communication téléphonique. Il conçoit alors un sélecteur qui imite en quelque sorte le mouvement de sélection des opératrices.

Le 3 novembre 1892, il met en service le premier central téléphonique automatique qui permet d'héberger moins d'une centaine d'abonnés. Dans cette première version du téléphone à commutateur automatique, la sélection se fait en appuyant le nombre de fois nécessaire sur des touches des centaines, dizaines et unités du numéro à atteindre.

Pour améliorer l'utilisation de son invention, Strowger mettra ensuite au point, en 1896, le cadran de numérotation à dix chiffres du poste téléphonique. Son invention couvrira toute la planète.


  1. (1) Il déposera un brevet exploitable industriellement en 1891 : US Patent No. 44 791 810/6/1891
  2. (2) Kansas City est situé dans le Missouri.