Le commerce au travers des millénaires
À quand remontent les mécanismes de troc ou d'assurance ?
Le commerce est à la base de toutes les interactions sociales de notre société. Il est aujourd'hui impensable de vivre sans pouvoir échanger avec autrui, le troc, la vente et l'achat sont essentielles à notre civilisation et représentent un besoin nécessaire à tout un chacun.
Mais d'où vient le commerce ?
Le commerce est apparu en même temps que la race humaine et ce, dès l'aube des différentes civilisations et de la complexification des sociétés antiques : les personnes se sont regroupées et ont créée des villages, puis des villes et des cités-États.
La forme la plus ancienne du commerce est le troc qui consiste à échanger des denrées et des valeurs sous plusieurs formes : échange des denrées contre d'autres, échange des denrées contre des marchandises de valeur (parfums, teintures, pierres précieuses, soieries, …) ou encore des échanges de service.
Actuellement et surtout en période de récession économique, l'échange réapparaît sous différentes formes : des bourses d'échange de vêtements, d'accessoire, de jouets, des échanges de service entre voisins de même quartier, de gardiennage d'habitation pendant les vacances. Le plus étonnant est l'apparition de l'échange immobilier qui devient une activité commerciale exercée par des agences immobilières spécialisées car cela permet d'échanger rapidement deux immeubles et en ne payant qu'une seule fois les frais d'enregistrements.
Les assurances obsèques constituent des actes de commerce qui sont loin d'être récents puisqu'en 7 500 avant J.-C. il existait déjà des fonds funéraires qui permettaient à la population égyptienne de cotiser régulièrement pour s'offrir une tombe, la momification et la possibilité d'emporter les outils, vêtements, semences et autres objets nécessaire pour continuer à vivre dans l'au-delà.
À Babylone, les chameliers assyriens qui transportaient des marchandises précieuses sur de longues distances partageaient les risques de pertes ou de vols des marchandises et des animaux : il s'agit là, en matière d'assurance, du principe dit de la mutualisation des risques qui est toujours utilisé aujourd'hui.
Le commerce avec l'apparition de la monnaie
L'invention de la monnaie (sous forme de pièces d'or, d'argent et de bronze) va modifier et faciliter le commerce en ce sens que le but lucratif va devenir évident et que les fraudes sont apparues.
La monnaie va aussi bientôt devenir un handicap et un risque évident car elle était lourde à transporter et augmentait les risques du transport à partir du moment où il fallait transporter à la fois des marchandises précieuses et valeurs monétaires.
En Italie au XIVe siècle, les Lombards vont mettre au point des documents de crédit (notamment la lettre de change) pour éviter de transporter à la fois la marchandise et l'argent ainsi que le système bancaire qui permettait d'être payé à l'arrivée en échange de la lettre de change.
La lettre de change est un document extrêmement formaliste qui est ce que l'on appelle « un titre à ordre » et qui permet à son créateur appelé le « tireur » de donner l'ordre au « tiré » de payer une somme d'argent à l'échéance convenue au porteur de la lettre de change et ce, en échange de cette dernière.
Ils vont également inventer et développer le mécanisme de l'assurance et ils vont nous laisser trois principes juridiques toujours applicables aujourd'hui :
- l'interdiction d'indemniser un sinistre volontaire.
- l'interdiction de surassurer un risque.
- et le fait de donner la préférence à l'intention réelle des parties plutôt qu'à la lettre du contrat.
Ces quelques exemples montrent que bon nombre d'institutions commerciales qui existent toujours aujourd'hui ont été inventées il y a bien longtemps…