Les tabous sociaux humains tombent les uns après les autres : argent, drogue, sexe… seule reste la mort, la grande inconnue de notre société.

Comment les animaux réagissent-ils face à la mort ? Examinons le cas des fourmis, dans lequel on pourra trouver une certaine forme de psychologie.

Lorsqu'une fourmi meurt, les autres fourmis ne s'en rendent même pas compte, elles contournent le cadavre comme s'il n'était pas là. Il leur faut trois jours avant de « voir » le cadavre. Si le corps se trouve dans la fourmilière, une autre fourmi le transportera jusqu'au tas de déchets à l'entrée.
L'origine de ce délai de trois jours est purement chimique : c'est le temps qu'il faut pour le corps se décompose au point d'émettre de l'acide oléique. C'est le signal : aucune fourmi ne se rendra compte de la mort sans cette odeur. On peut conceptuellement dire que pour une fourmi, la mort n'intervient que trois jours après l'arrêt des fonctions vitales.

De la même façon, tout ce qui sent l'acide oléique sera ôté de la fourmilière : un bout de papier… ou une fourmi vivante préalablement imprégnée de cette odeur (l'imagination des entomologistes est sans limite). La fourmi se laisse transporter sans résister, puis une fois dans le cimetière se nettoiera pour retourner travailler… quitte à être de nouveau ramenée au point de départ si son nettoyage n'était pas assez intensif !