Mozart, Frank Sinatra, Jimi Hendrix, Michael Jackson ou Joseph Staline partageaient tous ce don de l'oreille absolue.
Ils étaient en effet capables de reconnaître exactement la hauteur d'une note quelconque au beau milieu d'un morceau. Ils pouvaient également chanter le morceau avec justesse, même plusieurs jours après l'avoir entendu. Et si, toujours plusieurs jours après, le même morceau était joué un demi-ton au-dessus, ils le remarqueraient. Mais contrairement aux autres êtres humains, ce morceau leur serait totalement différent du premier. Qu'est ce qui fait qu'une personne sur 10 000 ait ce “super pouvoir” d'accorder n'importe quel instrument rien qu'à l'oreille ?

C'est dans le limaçon, organe interne de l'audition, que se trouvent les cellules ciliées qui sont reliées à des fibres nerveuses du nerf auditif. Elles reconnaissent les vibrations et signalent la fréquence reconnue à l'hémisphère droit. L'hémisphère gauche, lui, s'occupe du langage, du nom des notes. L'oreille absolue serait donc un moyen de communication supplémentaire entre l'hémisphère droit (enregistrement d'une fréquence de 440 Hertz) et l'hémisphère gauche (correspondance avec la note La).

A priori, on ne sait pas si ce « don » est inné ou acquis. Il est parfois partagé entre les membres d'une famille, ce qui tendrait à montrer que ce paramètre est génétique. Cependant les aveugles, dont l'ouïe est beaucoup plus développée, semblent être plus souvent dotés de l'oreille absolue que les voyants. C'est aussi le cas des personnes qui ont été initiées à la musique avant l'âge de six ans (nettement moins en revanche après l'âge de dix ans). L'oreille absolue est également plus présente chez les Chinois dont le langage est plus axé sur la différenciation des tons.

Et si ce don est souvent présent chez les musiciens qui ont trouvé le moyen de l'exploiter, nombreux sont ceux qui ont l'oreille absolue et qui, s'ils ne s'essaient jamais à la musique, ne s'en rendront jamais compte.