Après une longue interruption(1), je me lance enfin dans un nouvel article…
Le déclencheur ? Une publicité insolite, ce groupe de paroles des Procrastinateurs Anonymes…
Késako(2) ? me dis-je ! Et je découvre que je procrastinais sans le savoir, comme Monsieur Jourdain s'émerveillait de la prose.
La procrastination nous guette donc, quand bien même nous ignorerions le mot.
Il s'agit de remettre à demain (ou plus tard…) ce qu'on devrait faire aujourd'hui : procrastiner, c'est ce que fait le collégien ou le lycéen qui remet à la dernière extrémité le devoir demandé depuis une semaine… c'est ce que fait aussi celui qui ne lance pas une lessive… jusqu'à ne plus rien avoir à se mettre et c'est aussi attendre la limite de pénalité pour remplir sa déclaration de revenus !

Je ne dois pas être la seule à m'être interrogée, puisque le journal de 20 heures a cru bon de nous expliquer cette pathologie. Aïe ! je suis malade, malade…

Michel Sardou était bien malade, malade… mais son père Fernand Sardou ne me semblait pas trop affecté quand il chantait avec nonchalance :
« Aujourd'hui peut-être, ou alors demain… »(3)

Soyons sérieuse ! Une petite recherche étymologique et j'apprends :
du latin procrastinatio, de pro (« en avant ») et crastinus (« de demain »), dérivé de cras (« demain »)…
C'est bien ça ! Tout s'explique pour les latinistes, dont je ne suis pas(4).
En passant, je m'aperçois que les Romains, et d'autres avant eux, procrastinaient aussi !

Pourtant, la sagesse populaire est parfois d'attendre : « La nuit porte conseil… ». On regrette parfois les décisions impulsives, les achats « coup de cœur » et on a légiféré sur les délais de rétractation…
On doit parfois cesser de peser le pour et le contre, yapuka(5) ! « C'est reculer que d'être stationnaire… On le devient à trop philosopher ! »(6)
« C'est le premier pas qui coûte ! » peut-être faut-il s'interroger sur les résistances conscientes et inconscientes à accomplir en temps voulu ce qui a été résolu(7) ? Et puis, plonger ou renoncer !

Pour ma part, voilà, c'est fait ! et fini pour aujourd'hui !


  1. (1) Enfin ! il faut laisser la place aux auteurs timides…
  2. (2) Victor Hugo Les misérables ou Queneau Zazie !
  3. (3) Je me reconnais dans cette attitude « farniente » délicieuse à déguster parfois…
  4. (4) Bof ! Pas de regret, les pages roses du dico pour comprendre le vieux pirate naufragé après la rencontre d'Astérix et Obélix. Et les recueils d'étymologie pour décrypter les racines héritées !
  5. (5) Il n'y a plus qu'à…
  6. (6) Debout, debout ! vieux révolutionnaire…
  7. (7) Bon ! Si l'intolérable dure, c'est qu'on le tolère… non ?