Le mur de Berlin
Quelle est l'histoire expliquant la construction et la chute du mur de Berlin ?
Cela fait 20 ans aujourd'hui que le mur de Berlin est tombé. Et pour fêter ce moment symbolique dans l'histoire de l'Europe, omnilogie.fr a le plaisir de vous offrir un article sur ce sujet.
L'histoire du mur commence dès 1946. À cette époque, ce sont les soviétiques qui occupent Berlin et ils entreprennent de construire un mur afin de couper les communications terrestres entre Berlin ouest (occupé par les États Unis d'Amérique, la France et l'Angleterre) et l'Allemagne occidentale. Ce mur sera ensuite renommé par Churchill « le rideau de fer ».
L'existence de Berlin-Ouest est insupportable pour les Soviétiques car les Allemands de l'Est y votent chaque jour « avec leurs pieds » en fuyant le régime soviétique. Il devient difficile de contrôler les 5 000 personnes qui traversent chaque jour la ligne de démarcation berlinoise, à pied ou par les réseaux de communications ferroviaires et métropolitains.
Berlin-Ouest est le principal espace de transit des Allemands de l'Est émigrants à l'Ouest. En 1958 déjà, plus de trois millions d'Allemands de l'Est ont fui vers la RFA. Cette hémorragie humaine prive le pays de main-d'œuvre et montre au monde la faible adhésion à la soviétisation de l'Allemagne de l'Est.
Le 27 novembre 1958, l'URSS lance un ultimatum exigeant le départ des troupes occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une « ville libre » démilitarisée. Les alliés occidentaux refusent. En 1961, les Soviétiques prennent donc la décision de faire supprimer par la RDA la ligne de démarcation berlinoise en construisant un mur, qui deviendra « le mur de la honte ».
Cette construction commence les 12 et 13 juin 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest. Puis les Soviétiques choisissent une date idéale pour faire exécuter leur œuvre : le 13 août 1961, soit en plein pont estival pendant lequel nombre de chefs d'États occidentaux sont en vacances.
La RDA présente la construction comme un « mur de protection antifasciste ». La construction du mur se réalise dans un temps record, ce qui signifie qu'il est le fruit d'une préparation longue et minutieuse.
Cependant, ce mur est plus qu'un mur puisqu'il est bordé de mines anti-personnelles, de pièges pour tanks, de barrières d'alarmes, etc. Au mur de 3,5 m de hauteur couvrant 155 km autour de Berlin-Ouest s'ajoutent les « murs » créés par la fermeture des réseaux de communications ferroviaires et métropolitains entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.
Sur les 81 points de passage existant avant août 1961, 69 sont fermés dès le 13 août, par des barbelés et des murs de briques. Pour les visiteurs étrangers est assigné un point de passage unique situé dans Friedrich Strasse (Checkpoint Charlie), ouvert jour et nuit.
Les échanges économiques cessent entre les deux Berlin : 63 000 Berlinois de l'Est perdent leur emploi à l'Ouest, et 10 000 de l'Ouest perdent leur emploi à Berlin-Est.
Bien des années plus tard, en 1989, le gouvernement de la RDA ne parvient plus à enrayer l'émigration car celle-ci utilise un nouvel espace de transit, la Tchécoslovaquie, qui finit – sous la contrainte des milliers de voitures fuyant l'Est – par ouvrir ses frontières avec l'Autriche. Ainsi le 9 novembre 1989, Günter Schabowski, membre du bureau politique, annonce la décision du gouvernement de RDA d'autoriser les voyages privés à destination de l'étranger [… ] sans aucune condition particulière
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À peine quelques heures plus tard, les douaniers de Berlin ne parviennent plus à faire face à la demande et ne peuvent faire autrement que de laisser simplement passer. Le mur est vaincu.
Puis, fin 1989 et en 1990, le mur est démantelé à raison de 100 mètres en moyenne par nuit, avant l'organisation d'une démolition officielle qui se termine fin 1991. Six pans de mur seront conservés pour mémoire.
Toutefois, le mur demeure une cicatrice économique et humaine. Avant la guerre, Berlin était le plus gros et le plus innovant pôle économique et surtout industriel d'Allemagne. Puis Berlin-Ouest, en raison de son statut d'exception, s'est retrouvé écarté de tous les secteurs d'entreprise innovants. À Berlin-Est, le système économique socialiste entraîne une déficience dans l'organisation et dans la rentabilité de l'économie.
Depuis 1990, Berlin, redevenu capitale allemande au détriment de Bonn, bénéficie de l'apport croissant d'administrations politiques nationales, de l'implantation d'institutions diverses, de l'installation de marques connues et surtout d'un essor touristique important. Berlin a retrouvé ses « Champs Élysées », avec l'avenue Unter den linden (sous les tilleuls), artère Ouest-Est allant de la porte de Brandebourg jusqu'à la place du château (détruite et en voie de reconstruction).