La théorie de la communication de l'école de Palo Alto
Relations, communications, interactions : l'école de Palo Alto
L'école de Palo Alto est un courant de pensée dont les membres ont travaillé sur une théorie de la communication, entre autres. Le nom provient de la ville de Californie (États-Unis) où ces travaux commencèrent dans les années 1950.
Certains « grands noms » du domaine scientifique tels que Grégory Bateson, Norbert Wierner, John Von Neuman, Ludwig Von Bertalauffy, Bertrand Russel et Milton Erikson ont établi différentes théories sur le langage et la communication.
La théorie principale que je veux évoquer ici est que toute relation est perçue comme un vaste système de communications qui interagissent. Ainsi, les différentes interactions que l'on peut voir quotidiennement ont une signification particulière. C'est pourquoi ce courant de pensée considère qu'une personne développant une maladie mentale au cours du temps, a connu une faille dans le système de communication familial. La maladie mentale serait ici un moyen inconscient pour cette personne de contrecarrer cette faille dans la communication. Comme toute personne se trouvant dans une situation problématique qui chercherait à s'adapter à celle-ci ou à la fuir. C'est ici le principe de « recadrage ».
Dans toute communication, notamment orale, il est nécessaire, pour la compréhension du message, que les paroles soient en accord avec la posture, les gestes, les mimiques faciales de l'énonciateur. En effet, que penserait-on d'une personne qui dit que c'est le plus beau jour de sa vie (pour prendre un exemple extrême) si celle-ci a les yeux humides, la voix tremblante, les gestes saccadés et reflétant la peur ?
D'ailleurs, pour entrer en communication avec quelqu'un, il est tout d'abord nécessaire de parler la même langue et de partager les mêmes comportements face à la même situation. Ce sont des codes communs essentiels pour la compréhension d'un message. Il existe, d'après cette école, deux codes :
- un code analogique : Il est affectif et imagé et il comporte des figures, des métaphores et des symboles. Les pensées qui emploient ce code ne sont pas dirigées, elles relèvent du symbolique : le signifiant (le mot, par exemple) a un lien analogique avec le signifié (le sens de ce mot). Ce code est inné et il s'exprime, par exemple avec le langage du rêve ou encore dans des mimiques faciales pour référer à la signification d'un dégoût, d'une répulsion pour ce qui a été dit ou fait.
- un code dialogique : il est objectif, définitionnel, cérébral, logique, analytique, du domaine de la science (dans le sens de raisonné). Il répond aux lois de la syntaxique et de la sémantique, ses signes (le choix d'un sens particulier pour un mot) sont arbitraires et ils s'apprennent au fil du temps.
Deux langages en découlent alors :
- le langage analogique, qui comporte un signifiant et un signifié avec une ressemblance évidente. Par exemple : montrer son poignet à quelqu'un en tapotant dessus avec l'index signifie qu'on lui demande l'heure.
- le langage digital est un rapport de pure convention entre le signifiant et le signifié. Ainsi, un mot et sa signification sont digitaux. En effet, pourquoi existerait-il différentes langues (plus de 5 000 quand même) si un sens référait à un mot et à un seul par ressemblance ? On dit « un chien », « a dog » ou encore « un cane » pour faire référence au même animal.
Si de multiples langues existent, c'est aussi parce que le contexte de chaque société varie et qu'il a fallu s'adapter à celui-ci, tout comme un message devra s'adapter à la situation de communication à laquelle il appartient. Tout ce qui peut appartenir au contexte lors d'une prise de parole fait partie de la métacommunication (terme employé par l'école). Par exemple, dire à quelqu'un qu'on veut lui parler en privé signifie que le message que l'on cherche à lui transmettre est important et confidentiel (ou tout du moins de l'ordre du privé).
Cette même information peut être donnée par un simple signe de la main en direction d'un bureau personnel.
Le dernier point intéressant ici est que toute relation continue entre deux personnes (entre un supérieur hiérarchique et un employé, entre deux conjoints, entre un parent et un enfant…) implique des règles de fonctionnement pour celle-ci. Tout comme il y a des règles entre les personnes qui ne se connaissent pas ou peu et qui s'appellent communément des rituels sociaux, tels que dire « bonjour » ou vouvoyer un inconnu qui nous interpelle.
Ces études ne sont pas toutes récentes et pourtant, elles se vérifient toujours quotidiennement.
Et si, effectivement, « Il est impossible de ne pas communiquer », il faut bien une fin à tout…