Localisation de l'Ile de Pâques

L'île de Pâques est sûrement l'un des lieux les plus isolés au monde : cette île volcanique se situe dans l'océan Pacifique à 3 700 km du Chili – dont elle dépend – et à 4 000 km de Tahiti. La terre la plus proche de cette petite île est Pitcairn lointaine de plus de 2000 km.

Le premier européen à la découvrir fut le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen(1), le jour de Pâques de l'an 1722 – elle comptait alors près de 4 000 habitants. Annexée par l'Espagne en 1770, elle devint possession chilienne en 1888.

Les Moaïs de l'Iles de Pâques

Cette île est avant tout célèbre pour ses vestiges mégalithiques des Rapanui (premières civilisations admises de l'île). Ce patrimoine archéologique comprend environ 900 statues de pierre, les moaïs, de 4 m de hauteur moyenne, et près de 300 terrasses, les ahû, qui sont empierrées au pied de ces statues. Certaines sont terminées alors que d'autres ne le sont pas (environ 300 selon les estimations), l'avancement allant de l'ébauche à la finition(2). La plus grande qui ait été érigée mesure 24 m de haut et pèse environ 270 tonnes. Certaines ont subi les affres du temps tandis que d'autres ont été abattues durant les nombreuses et violentes guerres tribales. L'île de Pâques est surtout connue pour le mystère, longtemps inexpliqué, qui entourait la fabrication, mais surtout le transport de blocs de basalte allant de 2,5 à 10 m de haut en moyenne.

Mais cette île est aussi tristement connue pour la raison de l'extinction du peuple qu'elle abritait.

Les premiers migrants avaient réussi à construire, à partir de ressources assez limitées, une société technologiquement avancée. Outres ces imposantes statues, ils avaient développé leur propre système d'écriture. Les importantes ressources en arbres dont ils disposaient le long de la côte furent épuisées en seulement quelques siècles. Dès les années 1500 à 1600, l'île aurait perdu la majeure partie de sa végétation suite à une exploitation déraisonnée et incontrôlée des ressources naturelles. Un modèle mathématique(3) a établi que leur population n'aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu'elle puisse perdurer durablement sur l'île sans épuiser cette ressource qui leur était indispensable : le palmier.

Cette « déforestation » entraîne un appauvrissement des sols, ce qui a des effets dévastateurs sur l'agriculture. À cela s'ajoute sécheresses et guerres tribales. Pour pallier cette sécheresse les habitants de l'île auraient fait appel aux Dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette époque. Se rendant compte que les érections d'ahûs étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les Dieux et auraient abattu eux-mêmes leurs idoles dans un déchaînement collectif brutal, plongeant l'île dans le chaos. Par la suite, les maladies apportées par des nouveaux explorateurs européens et les déportations (l'esclavage pratiqué par les blancs) réduisirent encore la population.

L'expansion démographique et l'exploitation sans réserve des ressources de la nature ont entraîné une dégradation importante et rapide de tout l'écosystème de l'île (fait irréfutablement attesté par des recherches archéologiques). Cet écocide est très certainement à l'origine de la disparition des habitants originels de l'île de Pâques.

Statues de l'île au soleil couchant

Depuis le tourisme s'est rapidement développé. Avec plus de 40 000 visiteurs par an, ce dernier est devenu la ressource principale de l'île.

Une question demeure : apprenons-nous de nos erreurs ?


  1. (1) Jakob Roggeveen était un explorateur néerlandais qui fut envoyé trouver la Terra Australis, mais qui trouva à la place l'île de Pâques, par hasard, en 1722.
  2. (2) Certaines des statues étaient quasiment terminées, prêtes à quitter la carrière.
  3. (3) cf. Science et Vie d'avril 2008.