Vous êtes le présentateur d'une nouvelle émission qui passe tous les dimanches soir sur FR O(1). Aujourd'hui, c'est la grande première où l'on vous jette dans le grand bain. Vous faites votre émission, tout semble bien se passer. Le lendemain, les chiffres tombent : 40 % des téléspectateurs ont regardé votre émission. Fort de ce succès, le patron augmente votre misérable salaire à une dimension plus correcte et l'histoire se finit bien.

Mais savez-vous comment est obtenu ce chiffre ? Votre télévision émettrait-elle à votre insu des informations sur le contenu de vos soirées télé ?

Non, je vous rassure – si toutefois vous en aviez besoin – ce n'est pas le cas. Les chiffres sont obtenus à partir d'un panel de personnes : 5 000 foyers, soit 13 000 personnes qui ont relié à leur télévision un boitier qui enregistre le nombre de personnes devant la télévision et le programme visionné. Le boitier transmet alors ces données, via le réseau filaire du téléphone, à l'entreprise qui réunit tous ces chiffres : Médiamétrie.

Cette entreprise, créée en 1985, a pour but de mesurer l'audience des chaînes de télévision mais aussi de la radio.

Et l'intérêt de mesurer l'audience ? Des fins financiers naturellement. Les publicitaires ne vont pas payer plein pot pour remplir vos cervelles vidées si la chaîne n'est regardée que par 2 % des spectateurs.

Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible.

— Patrick Le Lay

  1. (1) O pour Omnilogie, naturellement.