Voilà un fantasme plus original et coûteux que l'ascenseur !

Faire l'amour dans l'espace, les corps libres… est-ce déjà fait ?
C'est difficile à dire. Officiellement, jamais.

Côté Russe, on reconnaît à demi mot avoir pratiqué des expériences d'accouplement humain lors de la mission Saliout VII en 1982. La cosmonaute impliquée refuse d'évoquer le sujet(1) et il est donc difficile de démêler le vrai du faux en l'absence de rapport officiel ( !)

Côté Américain, on a le cas d'un couple légitime envoyé dans l'espace après un an et demi de mariage lors de la mission STS-47 en 1992. Ont-il fait la bête à deux dos ? Ils affirment que les horaires de travail ne leur permettait pas. La mission ne durant que 8 jours, on peut légitimement penser qu'ils avaient d'autres préoccupations !
Et le bien connu document « Cosmic Love », référence NASA publication 14-307-1792 / STS-75-experiment no8 ? Un faux (comique à lire d'ailleurs pour l'inventivité des solutions proposées).
« Mais les femmes prennent la pilule en apesanteur », direz-vous. Effectivement, mais pas dans le but d'éviter les grossesses indésirées : plutôt d'éviter de récurrents problèmes très féminins rendus encore plus handicapants par l'espace et l'exigüité de la station.

Autrement dit, on ne sait pas si cela a déjà été réalisé.
Mais est-ce simplement faisable ?

Techniquement, l'apesanteur complexifierait les rapports puisque le moindre « changement de direction » n'est pas stoppé. Mais l'imagination humaine débordante pourrait facilement circonvenir à ce problème basique.
Au-delà de cette considération purement technique, d'autres questions se posent. Parlons par exemple pression sanguine et érection. C'est un fait, la pression artérielle des astronautes diminue dans l'espace. Au point d'empêcher la reproduction ? Les premiers jours, oui, car le flux sanguin migre du bas vers le haut du corps, laissant les visages bouffis. Les choses rentrent ensuite dans l'ordre… et les érections sont possibles, certains astronautes ayant reconnus s'être adonnés à des plaisirs solitaires.

Et en cas de grossesse ?
Il faudrait surveiller de très près. On sait que l'oreille interne du fœtus se développe mal (c'est l'organe qui nous donne l'équilibre, et il a besoin de gravité pour sa mise en place). Des expériences sur les animaux donnèrent des résultats variés (impossible de faire éclore des œufs, mais reproduction de poisson réalisée après 20 accouplements infructueux interrompus par l'absence de gravité !). Il faut aussi garder un œil sur les radiations, qui sont dangereuses mais ne rendent pas stériles. De très nombreux astronautes sont revenus de l'espace et ont pu avoir des enfants de façon tout à fait normale.

Il va pourtant falloir se pencher sur le problème si l'on veut des vols longue durée multi-générationnels !


  1. (1) Elle était déjà mariée à l'époque, et son mari ne faisait pas partie de l'équipage.