Comme ses noms l'indiquent(1), le tournesol a un rapport particulier avec le soleil : on nous l'a appris lorsque nous étions enfants, il « tourne » en suivant le soleil.

Mais est-ce réellement le cas ?

En fait, ce phénomène, que l'on appelle « héliotropisme », est d'origine hormonale. Oui, les plantes aussi ont leurs hormones : ici, c'est l'auxine qui travaille. On connaît surtout le rôle de l'auxine dans la croissance des végétaux, mais elle participe aussi au développement des fruits, des fleurs et des racines, quelle polyvalence !

Dans le cas du tournesol, c'est son dégoût du soleil qui nous intéresse. En effet, le soleil la dégrade, elle le fuit donc comme la peste. Elle se dirige alors vers la partie la moins ensoleillée du tournesol, la partie inférieure de la tige, et y active la croissance cellulaire. La plante jeune, dont les cellules sont plus grandes à la base de la tige (grâce à l'auxine), se courbe donc à l'opposé, vers la lumière : elle donne donc l'impression de suivre le soleil.

Cela lui est également profitable, puisque la fleur est orientée idéalement face au soleil tout au long de la journée, lui assurant le bon fonctionnement de sa photosynthèse(2).

Mais ce phénomène ne s'observe que pendant la phase de croissance de la fleur : à maturité, le tournesol se fiche bien de l'endroit où il trouve le soleil, et abandonne sa charmante valse.


  1. (1) On appelle aussi le tournesol Helianthus annuus : du grec helios, qui signifie « soleil », anthos, qui signifie « fleur » et du latin annuus qui signifie… « annuel ».
  2. (2) C'est le cas chez la plupart des plantes, qui, malignes, s'orientent idéalement vis-à-vis de la lumière : c'est le « phototropisme », que Darwin (encore lui) a été le premier à aborder.