L'unité 731, les laboratoires de l'horreur
Les japonais aussi avaient des camps de prisonniers lors de la seconde guerre mondiale.
Si on vous dit « Seconde Guerre mondiale » et « crimes de guerre », vous allez certainement parler de la barbarie nazie et de l'Holocauste. Cependant nous ne connaissons pour la plupart d'entre nous que la partie occidentale de la Seconde Guerre mondiale, et très peu de Français s'intéressent à la partie asiatique de la guerre, c'est-à-dire au confit Chine-Japon, puis Amérique (1937-45). Pour faire simple les japonais décident d'envahir la Chine et tous les pays aux alentours, et créent des camps de prisonniers.
Les autorités nippones nomment le général Shiro Ishii, bactériologiste, responsable de l'unité 731. Son rôle est de créer les armes bactériologiques les plus meurtrières, on lui remet un budget conséquent et on construit dans des camps de prisonniers chinois ou américains notamment de gigantesques complexes de recherche. De nombreux médecins affluent dans ces camps, et commencent leurs expériences.
Une fois dans le camp, les prisonniers perdent leur statut d'être humain pour être qualifié de « marutas », de « bout de bois » inutiles. Il est question de tester sur eux les limites du corps humain, sans aucune limite morale. Par exemple on implante des souches de maladie dans un patient pour voir quelles réactions son organisme va adopter. On va donc injecter la peste à un être humain, et si par miracle il survit on lui injectera la lèpre, puis le choléra… et ce jusqu'à la mort du patient.
Ces expériences allaient souvent beaucoup plus loin : on momifiait des personnes vivantes, on leur injectait du sang de cheval, on leur arrachait un bras pour pouvoir y greffer un membre d'animal. Parfois c'était la vivisection sans anesthésie, l'exposition prolongée à des rayons X ou à des surpressions atmosphériques, voire le patient pouvait être bouilli vif, ou centrifugé. Ces actes de barbaries provoquaient des souffrances inimaginables aux patients.
Pour étudier les différentes formes et durées de l'agonie, sont utilisés des gaz de gangrènes et de cyanures. Il faut aussi trouver les limites de la résistance humaine, combien de temps survit-on sans eau, nourriture, privé de sommeil ? Les médecins exposèrent les patients à des froids extrêmes, en combien de temps allaient-ils mourir ?
Toutes ces atrocités n'étaient pour la plupart pas nécessaires à l'élaboration d'armes bactériologiques. Les bombes chimiques ont été utilisées essentiellement contre les populations chinoises, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes. À l'arrivée des troupes américaines, les autorités japonaises ordonnèrent la destruction de tout le complexe et l'exécution systématique de tous les détenus encore en vie.
La guerre terminée, aucun des médecins n'eut de compte à rendre devant la justice. Même le général Shiro Ishii fut libéré en contrepartie des résultats de ses recherches. L'État nippon ne fut pas inquiété non plus sur ce sujet par les américains, même si la Chine en veut encore au Japon de ces actes, et des autres atrocités commises sur leur population.
Il semble cependant important de connaître ces événements de la guerre. En effet ils relèvent d'une barbarie sans précédent et rivalisent avec les médecins nazis, même si le procédé n'était pas aussi systématisé. Aujourd'hui aucun des médecins et autres scientifiques ne parvient à légitimer ces actes, et on considère qu'ils sont le produit d'esprits malades et de fous. Qu'il est plus question de barbarie que de recherche scientifique.
Alors si pendant un diner il est question des atrocités de la Seconde Guerre mondiale, n'hésitez pas à partager ces connaissances sur l'unité 731, malheureusement trop peu répandues en Occident, et toujours non enseignées en France.