Tout fidèle lecteur voudrait « épater la galerie » (espace couvert destiné aux spectateurs ceinturant le jeu de paume. Par extension, la galerie désignera à la Renaissance l'ensemble des spectateurs.) en lisant cet article. En effet, nombreuses sont les expressions qui sont utilisées au quotidien du XXIe siècle en utilisant un vocabulaire issu de l'un des plus célèbres jeux du XVIe siècle : LE JEU DE PAUME.

Le jeu de Paume

Je prends donc la balle au bond pour le rédiger (attraper la balle avant le « rebond » au sol, c'est-à-dire à la volée. Voilà qui me permet d'avoir l'avantage (plus qu'un point pour gagner la partie ; bref, l'ancêtre de notre célèbre « balle de match »).

Bisque, bisque, rage ! dira le rédacteur qui avait cette idée d'article en tête ! (Bisque est un « point gagnant », un joker, que le joueur peut choisir d'utiliser une fois dans la partie au moment de son choix.)

Mais qui va à la chasse… perd sa place. Il fallait se connecter et rédiger tout de suite ! (Chasse est un point particulier du jeu de paume qui impose aux joueurs de changer de côté. Le joueur au service… « perd sa place » favorable. Eh non, aucun rapport donc avec la chasse campagnarde !)

Le fait d'être le premier à y penser me permet d'avoir l'avantage. (Prêt à gagner le jeu. La formule passée dans le langage courant est elle aussi issue du jeu de paume. Et à toi, lecteur de rester sur le carreau (matière constituant le sol du jeu de paume, sur lequel restait seul le perdant de la partie.) alors même que le gestionnaire du site verra cet article tomber à pic pour faire partie des articles prochainement publiables (la balle tombant à l'intérieur du pied du mur du fond marque un point particulier, dit chasse « pic ». C'est donc faire une très bonne affaire au bon moment).)

Hi, hi, je suis le meilleur ! Mais jeu de main, jeu de vilain me dira-t-on ! (À l'origine joué à main nue, le jeu de paume utilise dès la fin du Moyen Âge raquettes ou battoirs, toutefois plus coûteux et donc réservés à la noblesse et autre bourgeoisie. Les autres, c'est-à-dire les « vilains », continuent à jouer à main nue.)

Malgré ce rappel à l'ordre, je n'irai pourtant pas dans un tripot (nom de la salle de jeu de paume, dans lesquelles les parties étaient régulièrement truquées(1), ternissant parfois l'image de cette activité. Et encore moins pour peloter qui que ce soit (jouer à la paume pour « le fun », sans compter les points. C'est l'échauffement, où l'on joue avant la partie, en caressant la balle pour le plaisir. Sans commentaire !) !

Ce ne sont pas les enfants de la balle qui me contrediront. (Les « enfants de la balle » sont ceux des Maîtres paumiers, qui étaient donc de fait fort adroits au jeu. Rien de péjoratif donc. Mais au cours du XVIIe siècle, les enfants de comédiens (situation socialement mal vue) utilisent aussi les salles de jeu de paume pour leur activité et sont donc qualifiés « d'enfants de la balle ».
Dans ces salles se tiendront aussi parfois d'autres réunions dont l'une d'elle restera célèbre à jamais !

Après le jeu de paume, viendront badminton et tennis ; ce dernier mot proviendrait d'ailleurs du cri « Tenetz » employé à la paume pour avertir l'adversaire de l'engagement, à l'image du « en garde » de l'escrimeur. Et moi qui croyait qu'il s'agissait d'un anglicisme !

Tenetz

15, 30, 45 et 60 pour moi ! (Qui deviendront 15, 30, 40 et balle de match par la suite !)


  1. (1) Rien de nouveau sous le soleil, malheureusement.