Le moustique à dents de scie
Comment fait le moustique pour percer ?
On dit couramment que le moustique « pique », terme qui fait référence bien plus à la sensation que nous éprouvons qu'au déroulement réel de l'opération. En effet, le moustique ne perce pas la peau en appuyant dessus avec une seringue, comme le ferait une infirmière. Son poids est bien trop faible pour lui permettre de surmonter la résistance naturelle de la peau.
Bien outillé, le moustique commence par tâter la surface de la peau, à la recherche d'un battement de sang. Pour ce faire, il se sert de ses pattes comme d'un stéthoscope pour déterminer l'endroit exact où il convient d'opérer. Inutile en effet pour le moustique d'aller faire un trou là où aucun capillaire ne passe en dessous ! C'est pour cela qu'il est rare de se faire piquer aux talons, aux genoux ou aux coudes, endroits habituellement pourvus d'une peau plus épaisse.
Une fois qu'il a localisé l'endroit idéal, le moustique coupe la peau jusqu'au vaisseau grâce à sa mandibule en dents de scie, en effectuant un patient mouvement de va-et-vient. Quand l'ouverture et dégagée, vient le moment de ponctionner le sang. Mais le sang est riche en facteurs de coagulation circulants, justement pour prévenir ce genre d'incidents, et afin d'éviter qu'une blessure minime dégénère en hémorragie. Le moustique injecte donc dans la plaie un peu de sa salive aux propriétés analgésiques et anticoagulantes, en même temps qu'il aspire le sang avec sa trompe. C'est ce produit anticoagulant qui provoque la réaction immunologique à l'origine de démangeaisons, quelques instants plus tard.
Une fois remballés stéthoscope, scie crantée et trompe-seringue, le moustique s'envole, nous laissant avec une enflure douloureuse et qui gratte. Ceci pour les plus chanceux d'entre nous ; pour d'autres malheureusement, des maladies comme le paludisme, la fièvre jaune, la fièvre du Nil, la dengue, la filariose, l'encéphalite ou le chikungunya ne tarderont pas à se déclarer, transmises par la salive du moustique(1).
- (1) ↑ Les animaux aussi peuvent attraper certaines maladies par le biais des moustiques (ex : la maladie de la langue bleue chez les vaches).