La taille de l'Homme
Combien de disques-durs faut-il pour stocker un être humain ?
Certains veulent mettre l'amour en bouteille, d'autres cherchent à mettre l'Homme sur un disque dur. L'article décrit une avancée dans le domaine du stockage d'information. Une équipe a réalisé le stockage de plusieurs images, d'un programme informatique et, ironie, d'un ouvrage de génétique, le tout sur un disque de verre à l'aide d'une chaîne d'ADN.
Très astucieux comme système de stockage de données, l'ADN. Il fallait y penser !
Cela me rappelle une question que je m'étais posée il y a un moment : quelle serait la taille d'un disque dur (forcément gigantesque) contenant l'ensemble du génome d'un homme ? Un petit calcul très instructif s'impose !
De vieux souvenirs des cours de biologie me rappellent que l'Homme possède environ 6 milliards de nucléotides. Mais toi lecteur, tu sais sûrement que l'ADN est en « double hélice », ce qui ne nous laisse que 3 milliards de nucléotides d'informations. Mais par ailleurs, l'ADN de l'Homme utilise 4 nucléotides différents, il faut donc 2 bits par nucléotide pour coder l'information, ce qui nous fait donc 6 milliards d'information binaire ou encore 6Gb, soit 0,75 Go.
Attends une minute, SEULEMENT 750Mo ‽ Mais ça fait plus de dix ans que les clefs USB ont dépassé cette capacité(1) ! C'est la taille d'un mauvais DivX ou de 250 musiques en mp3 ! Je ne sais pas pour toi lecteur, mais moi, je trouve ça assez déroutant.
Pour aller plus loin, on peut ajouter que le nombre d'humains différents que l'ont peut obtenir est très inférieur à \(2^{6000000000}\)(2). En effet, la plupart des nucléotides sont communs à tous les Hommes et font ce que nous sommes. Seuls les allèles, différentes version d'un même gène, déterminent en quoi nous sommes différents du voisin. Et même au sein d'un allèle, toutes les combinaisons de nucléotides ne sont pas viables. Par contre, et heureusement, nous sommes bien plus que l'ensemble de notre génome (l'inné) car l'environnement nous définit aussi pour une grande part (l'acquis)(3). Tout le débat étant de déterminer dans quelle proportion.