Avant de lire cet article, assurez-vous d'avoir lu l'épisode précédent !

Derrière ce titre en apparence comique se cache une triste vérité : selon les théories actuelles, notre Univers rétrécit(1) !

Non mais attends ! Y'a à peine deux articles, tu nous disais que l'Univers qui rétrécit, c'était qu'une théorie parmi trois, et que c'était la moins vraisemblable !
C'est quoi ce manque de continuité flagrant  ‽

— Un lecteur perplexe

Soyons plus précis : il n'est pas question ici du devenir de l'Univers tout entier (comme c'était le cas dans ledit précédent article), mais de notre Univers visible.
Précisons encore : le phénomène dont il sera question dans cet article n'est pas encore complètement détaillé, pour la simple et bonne raison qu'il se situe aux limites de l'Univers visible(2).

Maintenant que les précisions sont faites, voyons les faits :

  • Le rayon « observable » de l'Univers visible s'agrandit avec le temps, et ce, à la vitesse de la lumière (on dit que l'horizon de l'Univers visible s'éloigne). En effet, plus le temps passe, plus la lumière a le temps d'arriver jusqu'à nous. À chaque seconde qui passe, nous gagnons ainsi une seconde-lumière(3) de rayon d'Univers visible.
  • L'Univers (visible aussi bien qu'entier) est en expansion : les galaxies s'éloignent les unes des autres, et par voie de conséquence, toutes les galaxies s'éloignent de la nôtre.

Bon, à priori, rien de dramatique : même si les autres galaxies s'éloignent de nous, elles ne peuvent pas le faire au-delà de la vitesse de la lumière (puisque aucun objet ayant une masse ne peut dépasser ou même aller à cette vitesse, quelque soit le référentiel(4)). Elles vont donc bien finir par être rattrapées par l'horizon de notre Univers visible, non ?

Eh bien non. Mais pour comprendre pourquoi pas, il faut d'abord comprendre une subtilité du phénomène d'expansion de l'Univers, à savoir qu'on ne peut pas parler de vitesse d'expansion. Quand l'Univers s'agrandit, c'est comme si on faisait un genre de zoom (mais qui n'affecterait pas les galaxies) dessus : les galaxies s'éloignent les unes des autres, mais sans bouger !

C'est l'inflation, ma bonne dame !

Et c'est ainsi que des galaxies peuvent s'éloigner de nous à des « vitesses » dépassant tranquillement la vitesse de la lumière, bien qu'en elles-mêmes, ces galaxies ne se déplacent pas tant que ça… !

Par conséquent, même si l'horizon de l'Univers visible s'éloigne de nous, les galaxies les plus éloignées disparaissent de l'Univers visible… pour ne jamais y revenir (sauf si l'accélération de l'expansion change). Notre Univers visible contiendrait donc de moins en moins de galaxies : il a beau s'agrandir, il diminue(5)


  1. (1) À la machine. Oui, cette blague est nulle.
  2. (2) Ce qui fait plutôt loin… Pour rappel (du précédent article) : 14 milliards d'années-lumière en « observable », et 46 en réalité.
  3. (3) Soit environ 300 000 kilomètres… Normal, vu que la vitesse de la lumière est de 300 000 kilomètres par seconde !
  4. (4) C'est-à-dire même si on prend un référentiel qui s'éloigne (ou qui se rapproche) de cet objet.
  5. (5) Quel paradoxe !