Mon très cher lectorat chéri(1), ne vous est-il jamais arrivé d'aller à la FNAC ? Ô joie, ô désespoir terrible de s'introduire dans cette antre de la consommation.
Joie car, tout le monde le sait, il y a tout ce dont nous avons besoin dans les rayons de la FNAC, y compris tout ce dont nous n'avons pas besoin.
Et désespoir de se voir obliger les recherches effrénées dans les rayons de cette enseigne aux locaux bien trop grands et, surtout, de comprendre, dès l'instant où l'on franchit les portes, que si par miracle nous trouvons l'article tant convoité en quelques secondes ou minutes, il nous faudra attendre des heures à la caisse avant de pouvoir pleinement en jouir.

Cette enseigne si connue fait partie intégrante de la vie de tout bon consommateur de produits culturels et technologiques. Et c'est grâce à ce merveilleux Mr Max Théret que nous pouvons aujourd'hui acheter les places du prochain concert de notre star préférée(2).
Nous remercions grandement le créateur de cette enseigne d'avoir choisi un nom aussi élégant à prononcer dans les conversations. Cet acronyme aux consonnances si subtiles qui, énoncé, part du tréfond de nos cavitées nasales pour finir coincé en haut du palais a-t-il seulement une signification ? Parce que tant qu'à paraître légèrement bête en le prononçant, autant en connaître le sens.
L'acronyme de FNAC est donc Fédération Nationale d'Achat des Cadres(3).
Enorgueilli par le fait de consommer national, nous pouvons maintenant être fiers de déformer les statistiques établies aux premières années de vie de la FNAC : 80 % des consommateurs d'articles high tech étaient alors des cadres.

Le mystère de l'enseigne au nom qui devait « claquer comme Kodak » est donc résolu.


  1. (1) Oui, je suis très câline avec les personnes qui s'intéressent à ce que je dis.
  2. (2) Qui a crié Justin Bieber ?
  3. (3) Rien à voir avec la photographie, enfin presque.