Qui donc n'a pas entendu parler des sept péchés capitaux ‽ Dans la religion catholique, tous les autres péchés découlent de ces sept là (par exemple, les meurtres résultent de l'orgueil, de l'avarice et de la colère). Le mot capital vient du latin caput, la tête, par comparaison à cette partie du corps qui dirige l'ensemble.
Les sept péchés capitaux identifiés par Thomas d'Aquin sont : l'acédie (ou la paresse spirituelle), l'orgueil, la gourmandise, la luxure, l'avarice, la colère et l'envie.

La liste actuelle est citée par le Catéchisme de l'Église catholique dont la dernière version date de 1997. Cette liste a été influencée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique (question 84, Prima secundæ) au XIIIe siècle. Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.
Ces péchés sont :

  • l'orgueil (superbia en latin) : attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc.). Son démon est Lucifer ;
  • l'avarice (avaritia en latin) : accumulation des richesses recherchée pour elle-même. Son démon est Mammon ;
  • l'envie (invidia en latin) : la tristesse ressentie face à la possession par autrui d'un bien, et la volonté de se l'approprier par tout moyen et à tout prix (à ne pas confondre avec la jalousie). Son démon est Léviathan ;
  • la colère (ira en latin) : courte folie déjà pour les Anciens, entraînant parfois des actes regrettables. Son démon est Satan ;
  • l'impureté ou la luxure (luxuria en latin) : plaisir sexuel recherché pour lui-même. Son démon est Asmodée ;
  • la gourmandise (gula en latin) : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise. Par ailleurs, on constate que dans d'autres langues ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (gluttony en anglais, par exemple). Son démon est Belzébuth ;
  • la paresse, anciennement l'acédie (acedia en latin). Le catéchisme de l'Église catholique définit l'acédie, terme disparu du langage courant, comme une forme de dépression due au relâchement de l'ascèse. Il s'agit en effet de paresse morale. L'acédie, c'est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, l'éloignement de la prière, de la pénitence, de la lecture spirituelle. Son démon est Belphégor.

Les péchés capitaux sont des péchés de « tête », cela ne signifie pas qu'ils sont plus graves que d'autres, mais plutôt qu'ils sont à même d'en entraîner bien d'autres. Les péchés capitaux/non-capitaux ne sont donc pas à confondre avec les péchés mortels/véniels, cette dernière distinction portant sur l'importance réelle du péché, sa capacité à nous couper ou non de l'amour et de Dieu.

Pour équilibrer, il existe « sept vertus cardinales » : la chasteté, la tempérance, la prodigalité, la charité, la modestie, le courage et l'humilité. Cependant, ces vertus ne correspondent pas exactement à l'inverse des sept péchés capitaux.

Les vertus théologales (d'origine divine), que sont la foi, l'espérance et la charité, sont complétées par les vertus cardinales (d'origine humaine), que sont la justice, la prudence, la tempérance et la force (morale, c'est-à-dire le courage), et qui étaient déjà reconnues par les philosophes.