Croquis datant du XVIIIème siècle.

La rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas) fut découverte tout à fait par hasard, lors de l'expédition de Vitus Béring(1) en 1741. On doit la découverte à Georg Wilhelm Steller, un botaniste, zoologiste et médecin russe d'origine allemande qui lui laissa son nom. La rhytine de Steller vivait dans le Pacifique, à proximité des îles Commandants (dans le détroit de Béring et en actuelle Russie), même si son aire de répartition était sûrement bien plus grande à l'origine.

L'animal était un véritable monstre par rapport à ses cousins, les lamantins et les dugongs : la rhytine pouvait peser près de onze tonnes pour huit mètres de long. Elle disposait d'une nageoire – dont la forme rappelait celle d'une baleine – et de deux petits ailerons à l'avant ; le tout ne lui permettant pas de nager très efficacement. Sa peau, noire et basanée, avait de nombreux replis (d'où son nom, qui provient d'un mot grec signifiant plissement). Enfin, elle ne possédait aucune dent, mais deux plaques masticatrices pour broyer les algues dont elle se nourrissait.

La nouvelle d'un animal facile à chasser, contenant diverses ressources délicieuses (lait, graisse et viande) et une huile brûlant longuement et sans odeur se répandit parmi les pêcheurs. Sa placidité, sa lenteur et sa durée de gestation eurent raison de l'espèce en 27 ans.

Aujourd'hui encore, la rhytine de Steller est la preuve que l'Homme peut décimer rapidement une espèce. Mais d'après des observations(2) (non confirmées), quelques rhytines de Steller auraient survécus.
Mais cela entre non plus dans le domaine de la zoologie, mais de la cryptozoologie.


  1. (1) Ce dernier menait une exploration scientifique pour prouver notamment que l'Alaska et la Sibérie n'étaient pas rattachées.
  2. (2) Les premières datent du XIXe siècle, et s'amplifieront avec l'exploration du Pôle Nord, la dernière date de 1976.