À la fin du XIXe siècle, Thorstein Veblen, un économiste américain, a été le premier à théoriser un effet psychologique de masse : le snobisme.

Veblen se rend compte que pour accroître les ventes d'un produit, baisser son prix n'est parfois pas une bonne idée. Au contraire, le rendre plus cher peut le rendre plus désirable et ainsi attirer la convoitise d'un plus grand nombre d'acheteurs potentiels ! Ceci explique les bénéfices conséquents du marché de luxe : contrairement aux autres biens de consommation, leurs prix de vente sont dé-corrélés de leurs coûts de production. Plus c'est cher, plus ça se vend – et, accessoirement, plus les actionnaires se gavent…

Les sacs Louis Vuitton avec leurs motifs si connus, par exemple, tomberaient très certainement dans l'oubli si on les trouvait dans les rayons du Super U du coin à 10€…
D'où, également, la lutte acharnée des marques de luxe contre la contre-façon qui banalise totalement le produit et tend à annihiler l'effet Veblen !

La prochaine fois, ne traitez plus votre femme de snob parce qu'elle vous tanne depuis six mois pour avoir le tout dernier modèle de sac à main ultra glossy-slossy top-tendance : dites-lui plutôt de se méfier de l'effet Veblen ! Bon, y'a une chance sur deux pour qu'elle vous quitte pour un homme moins radin que vous, mais que voulez-vous… Vous ne serez pas le premier homme incompris : Socrate a bien dû boire la cigüe !

Bon, c'est pas de tout ça, mais je dois vous laisser : j'ai mon Aï-phone 5 qui sonne… (oui, je sais, il est pas encore sorti. Et alors ? J'ai acheté une contrefaçon pakistanaise.)