Tout fidèle lecteur omnilogiste, les grands froids arrivés, serait sans doute tenté de patiner sur un étang gelé, cette belle étendue de glace lui semblant bien sympathique. Peut-être même voudrait-il s'aventurer sur cette surface plane avec sa voiture pour y effectuer quelques glissades !

De fait, nombreux sont de par le monde les accidents mortels liés à de malencontreuses tentatives. Le lecteur sait déjà qu'il n'est pas forcément nécessaire de réchauffer la glace pour la faire fondre de même qu'il sait déjà (presque) tout de la neige, ou encore que quelques clichés ont la peau dure.

Mais pour le commun des mortels, quelle épaisseur est-elle alors nécessaire pour patiner en toute sécurité ?

Danger, Glace

De fait, impossible de répondre avec un chiffre « magique » assurant une totale résistance.
Cette dernière dépend de nombreux facteurs : l'épaisseur, bien évidemment, mais aussi la température (y compris radiations solaires), puis de la teneur en sel par exemple, puisque plus l'eau est salée, moins elle est résistante. De même, la proximité d'une rivière alimentant la glace modifiera la température de la couche, ainsi que les marées et courants.

Quelques signes doivent attirer l'attention, signalant le danger : la glace entourant les structures humaines (quais, bateaux, …) est plus fine ; la couleur de la glace surtout est fort révélatrice : une couleur grisâtre ou claire est ainsi beaucoup plus suspecte (elle contient de l'eau fondue), contrairement à une glace bleue pâle, qui indique une forte densité. Une glace blanche opaque, issue de la congélation de la neige, est aussi relativement solide, d'autant plus que son taux d'air est moindre.

A priori, la glace se forme sur l'eau douce lorsque la température de surface tombe à zéro degré Celsius ou encore plus bas s'il y a des impuretés en suspension, ou si l'eau est salée.

Méfiance si la surface présente une apparence de neige fondante, ou des trous et fissures, ou si des craquements continus se font entendre.

Pour résumer, les sages s'accordent sur ces données, sous réserve des précédentes remarques et par grand froid :

  • Moins de 7 cm, il convient de ne faire qu'admirer la nature. La règle de base qui s'applique alors au-delà est que 2,5 cm de glace bleue peuvent supporter 450 kg.
  • De 10 cm à 12 cm, il devient possible de marcher sur la surface, à pied ou en raquette, ou de pratiquer du ski de fond.
  • De 12 cm à 20 cm, on peut s'aventurer en motoneige ou VTT, voire en groupe.
  • De 20 cm à 30 cm, il devient possible de se lancer en automobile.
  • Et plus de 30 cm, un camion devrait être supporté sans problème.


Attention à l'uniformité de cette épaisseur, qui peut se révéler irrégulière. En deçà de -15 ℃, on estime que la situation est stabilisée.

À l'eau !

L'auto-sauvetage :
En cas d'erreur, la chute dans l'eau glacée est inéluctable : l'idéal est alors de se sauver soi-même. Voici quelques recommandations : facile à dire(1) : garder son calme, puis faire des mouvements de pieds vigoureux afin de prendre une position horizontale, revenir en nageant jusqu'à la glace.
Pour sortir de l'eau, utiliser tout objet pointu disponible : clés, stylos. À défaut, mettre les mains et les bras sur la glace non brisée et ramper jusqu'en lieu sûr en donnant de puissants coups de pieds pour propulser votre corps sur la glace.
Rester à plat puis ramper jusqu'à une épaisseur de glace plus sûre, où l'on peut se relever.
Pour contrer l'hypothermie, il sera nécessaire de se mettre à l'abri au plus vite. Un abri disponible à moins de d' ½ heure d'exposition à l'air froid ? Profitez-en ! Sinon enlevez vos vêtements mouillés, essorez-les et… remettez-les. Continuez à bouger pour vous réchauffer.

Et pour la glace en été, contentez-vous d'en mettre quelques glaçons dans votre jus de fruit…

Plouf


  1. (1) Moins à faire !