Une Lapalissade, ou une vérité de La Palice, c'est une affirmation tellement évidente qu'elle en devient ridicule, comme « monter en haut » ou « l'eau ça mouille ».

De son vrai nom Jacques de Chabannes (1470-1525), le seigneur de La Palice vit sous les rois de France Charles VIII, Louis XII et François Ier. Il est maréchal de ce dernier et participe courageusement aux guerres d'Italie, où il meurt héroïquement lors de la bataille de Pavie.
Mais alors… Ce soldat si courageux était-il tellement bête au point de faire rentrer son nom dans la langue française ? En fait… pas du tout ! Et La Palice n'a jamais prononcé la moindre lapalissade de sa vie (ou du moins, pas plus que n'importe qui) !

La légende se forge après sa mort : pour rendre hommage à ce courageux homme d'armes, ses propres soldats écrivent une chanson vantant les mérites de leur chef. Problème : n'est pas écrivain qui veut !

Longue d'une bonne trentaine de strophes, la chanson est truffée de naïveté et d'imbécilités… Morceaux choisis :

Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s'il n'était pas mort,
Il serait encore en vie. (…)
Un quart d'heure avant sa mort,
Il était encore en vie. (…)
Et le jour de son trépas
Fut le dernier jour de sa vie.

Et ça continue comme ça sur des pages et des pages ! Allez, un pt'it dernier pour la route :

Il mourut le vendredi,
Le dernier jour de son âge ;
S'il fût mort le samedi,
Il eût vécu davantage.

La question qu'on se pose, évidemment, c'est combien de litres d'alcool les « écrivains » s'étaient enfilés avant de pondre de pareilles inepties… Le pauvre La Palisse a dû se retourner dans sa tombe plus d'une fois !