Voyage voyage ! Plus loin que la nuit et le jour…

Oh ? Vous êtes là ! Ah ah, je ne vous avais pas vu, excusez-moi. Vous êtes monsieur ? Oups, pardon madame ! Pardonnez le pauvre hère que je suis, c'est à croire que ma vision me fait défaut. Vous êtes donc ?

— Herr Maphrod.

Ah. Scheiße. Désolé, je ne pouvais pas savoir que vous n'aviez pas mué. En même temps, quelle idée de porter le catogan ?

Qui n'a jamais été confronté à ce genre de situation ? Quel homme à l'œil un tant soit peu lubrique ne s'est pas surpris à regarder un arrière train masculin en pensant que la donzelle qui le possède était bien « roulée »(1) ?

Mais alors, comment distinguer à coup sûr un homme d'une femme ? En prenant en compte le prénom de ladite personne, on admettra que les limites sont vites atteintes.
Parce que si Dominique Camille et Claude font un plan à trois, il y a hésitation. Et il faudra prendre garde si vous voulez vous joindre à leur partie de jambes en l'air(2).

Une analyse phénotypique macroscopique semble largement insuffisante(3). Seins, courbes, musculature, pilosité… Tout cela varie beaucoup chez les deux sexes. Les mamies moustachues sont légion.
Insuffisant, donc.

Quelles sont les propositions pour remédier à notre problème ? Que dit l'audience ? Rien ?

Peut-être faire une prise de sang, puis une analyse chromosomique, dit un petit malin. C'est bien Dylan, tu auras un susucre. Peut-être.
Ce serait tellement simple ! Hop, on regarde s'il y a un chromosome Y, et le tour est joué(4).

Mais nos problèmes ne font que commencer. Parce que certaines personnes sont dotées de trois chromosomes sexuels. Ainsi, il survient parfois qu'un individu soit doté de chromosomes XXX sur la 23 e paire, ou XXY (syndrome de Kienfel), ou encore XYY (syndrome 47)… Dans ces situations bien particulières, les individus peuvent avoir des phénotypes différents, parfois difficiles à déterminer, parfois carrément l'individu ignore sa particularité.
C'est en effet au niveau chromosomique qu'est déterminé le sexe « génétique » de l'individu. Le chromosome Y, caractéristique des mâles chez les humains, porte notamment le gène SRY, qui est l'un des plus déterminants pour la formation des organes génitaux mâles. Mais la complexité derrière tout ça est en réalité bien plus… complexe.

Mais attendez ! Pourquoi je parle de biologie depuis tout à l'heure ? Le titre de l'article ne parle pas de distinguer un mâle d'une femelle, mais un homme d'une femme !
Ce qui est largement plus simple en fait ! Il suffit de regarder de menus éléments tels que le salaire, l'aptitude au maniement du plumeau, les capacités d'orientation grâce à une carte routière, le temps passé à ronchonner / à lire le journal pépère sur un fauteuil, et bien d'autres !
Toutes mes excuses, messieurs, pour mes palabres inutiles. Et n'oubliez pas : Babette, elle est meilleure quand on la fouette(5) !


  1. (1) Oui, bon, ce paragraphe ne fait absolument pas avancer l'article, je sais.
  2. (2) Non pas que le cas me soit déjà arrivé, s'entends, hein.
  3. (3) Si vous n'êtes pas d'accord, c'est que vous ne connaissez pas le terme phénotype. À moins que ce ne soit macroscopique qui vous pose problème ?
  4. (4) S'il y en a un, c'est que c'est un mâle.
  5. (5) Attention : ceci est de l'humour. Merci de vous munir de votre second degré pour la lecture de cette phrase. Et du reste de l'article, par la même occasion.