Notre bon ami Sherlock Holmes a été engagé pour le mari de la comtesse de X, convaincu que sa femme a perdu le superbe bijou qu'il lui avait offert pour leurs noces d'étain et l'a remplacé par un vulgaire caillou synthétique.

Comment notre héros peut-il résoudre son problème sans faire intervenir le spectromètre de masse, qui manque de discrétion ? Très simplement : il lui suffit, en saluant la comtesse d'un baise-main, de tâter de la langue la pierre enchâssée sur l'anneau. Si le contact est froid, il s'agit du diamant original : sinon, c'est probablement un faux, de l'oxyde de zirconium.

Pourquoi ? Introduisons rapidement la notion d'effusivité, qui caractérise la « force » avec lequel le matériau va tenter d'adapter sa température à l'objet en contact.
Par exemple, la main a une effusivité de 1 000, le bois de 400 et le métal de 10 000 : c'est pourquoi le bois paraît tiède alors que le métal est froid au toucher.
Pour le diamant, l'effusivité bat tous les records et atteint les 60 000 : autrement dit, son contact donnera toujours l'impression d'être à la température ambiante. Le zirconium quant à lui, qui sert de substitut au diamant pour son indice de réfraction élevé, n'a qu'un faible indice de 400. Pour une température ambiante de 20 ℃ et un corps humain à 37 ℃, le zircone sera ressenti à une température de 26 ℃ tandis que le diamant sera ressenti à 20 ℃. Une marge suffisante pour que notre héros puisse démasquer la comtesse si nécessaire.