Si je vous demandais de me décrire comment vous imaginez physiquement Bouddha, il y a fort à parier que beaucoup d'entre vous, chers lecteurs, insisteraient sur son obésité, son gros ventre toujours à l'air, son air rieur et son outre sans cesse remplie de vin.
Aïe aïe aïe ! Siddharta, l'authentique Bouddha, doit se retourner dans sa tombe ! Lui qui a mené six longues années d'ascétisme strict pour finalement se rendre compte que la Vérité ne pouvait se trouver dans les excès… Car vous venez de le confondre avec Budai, autrement appelé Pu-Tai, Hotei, Bouddha rieur ou Happy Bouddha pour les anglophones.
La raison de cette confusion très répandue ? Je l'ignore, mais la multiplication des statuettes de Budai dans les restaurants asiatiques situés en Occident n'y est certainement pas pour rien.
Mais qui est donc ce Budai ? Son histoire remonte au Xe siècle après Jésus-Christ (soit 15 siècles après Bouddha !), en Chine, où il mène sa vie tranquille de moine. Attiré par la bonne chère, d'un naturel jovial, il se fait remarquer par sa bonté et sa générosité. Au fil des siècles, Budai est incorporé à la tradition bouddhiste, devenant par la même occasion la divinité du bonheur et de l'abondance.
Une autre légende raconte que Budai aurait été un homme fort beau et séduisant, à tel point qu'il était sans cesse importuné par des hommes et des femmes qui tentaient de le séduire, perturbant le calme nécessaire à sa méditation. Pour pallier ce problème gênant, il aurait fait le choix de s'enlaidir volontairement !
Quoi qu'il en soit, voilà une anecdote fort intéressante à raconter à vos amis lors de votre prochaine virée au resto chinois. Alors, merci qui ?