Le 5 mai 1789, les États-Généraux débutent à Versailles avec trois ordres distincts :

  • Le Tiers-État (environ 600 membres, dont Mirabeau de la noblesse et Sieyès du clergé) ;
  • la Noblesse (environ 300 membres) ;
  • le Clergé (environ 300 membres).

Le Tiers-État, par l'intermédiaire de l'abbé Sieyès, ne tarde pas à réclamer la réunion des trois ordres.

Le 17 juin, les représentants du Tiers-État proclament l'Assemblée nationale. Trois jours plus tard, les députés du Tiers-État se réunissent dans la salle du jeu de paume car leur salle habituelle leur a été confisquée par le roi Louis XVI ; ils y prêtent le serment, à l'initiative de Bailly, de ne jamais se séparer (…) jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides. Le 22 juin, environ 150 députés du clergé décident de se joindre à ceux du Tiers- État. Le lendemain, le roi récuse la réunion des trois ordres ; Mirabeau apostrophe alors son représentant, le Marquis de Brézé, venu demander aux députés de se retirer : allez dire à votre maître que nous sommes ici par la puissance du peuple et qu'on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes. Le 24 juin, la grande majorité du clergé rejoint le Tiers-État, rejoint le lendemain par une cinquantaine de députés de la noblesse, dont La Rochefoucaud, Duport, Lameth et le Duc d'Orléans. Le 27 juin, le roi invite son fidèle clergé et sa fidèle noblesse à se joindre au Tiers-État. Le 9 juillet, l'Assemblée se proclame constituante.

À partir du 12 juillet, des incidents surviennent à Paris. Les électeurs du Tiers-État décident de former une milice bourgeoise, la Garde nationale. Le 14 juillet, le peuple, qui cherche des armes, se rend à la Bastille qui sert d'arsenal. Le Marquis de Launay, gouverneur de la Bastille, est massacré et sa tête, fixée au bout d'une pique, est promenée devant le Palais-Royal. Au soir du 14 juillet 1789, la Bastille est aux mains des insurgés parisiens. Le Duc de Liancourt vient en informer le roi Louis XVI. Celui-ci lui demande : « Mais, c'est une révolte ? » ; et Liancourt de répondre au roi, de manière visionnaire : Non, Sire, c'est une révolution !