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Avis au lecteur Dans le cadre d'une série d'articles sur l'unfication du Japon, dont vous retrouverez le triptyque traitant des différentes capitales de cette époque disséminé sur le site, je souhaite également m'intéresser à trois grandes figures que les lecteurs les plus férus d'histoire nippone connaissent déjà dans un autre triptyque⁽¹⁾. Fin de l'avis au lecteur

Aristote nous dit qu'un tout est constitué d'un commencement, d'un milieu et d'une fin. Le milieu de l'unification du Japon est figurée par l'un des individus d'exception qu'a connu la race humaine : Toyotomi Hideyoshi⁽²⁾.

Toyotomi Hideyoshi, orphelin très jeune, est assez proche en caractère de celui qui lui permettra de s'accomplir : Oda Nobunaga. Intelligent mais indiscipliné, le jeune Hideyoshi sera renvoyé de nombreux monastères où il est censé faire son apprentissage. Jusqu'à la fin de son adolescence, le jeune homme est incapable de rester bien longtemps quelque part en raison de son caractère indépendant. Seule la figure de Nobunaga lui permettra de se tempérer lorsqu'il entre à son service.

D'origine modeste mais de grand talent, celui qui n'est alors qu'un daimyo lui accordera sa confiance et lui permettra de s'accomplir en l'enrôlant dans sa grande armée. Confiné dans un premier temps à une tâche secondaire, Hideyoshi se montre compétent en accélérant de manière fulgurante la construction d'un château que Nobunaga souhaitait bâtir. Prenant conscience du potentiel de l'homme, Nobunaga lui confie plus tard la tâche ardue de soumettre un clan rival. Hideyoshi s'acquitte de sa tâche et gagne définitivement la confiance du futur souverain japonais qui flatte ce précieux général au sein de son armée.

En 1582, Nobunaga meurt suite à la trahison d'Akechi Mitsuhide. Ambitieux, Hideyoshi décide de prendre la succession de son protecteur qui a accompli l'exploit d'unifier le Japon, dans le but de gouverner mais aussi de conserver cette unité. Il est alors à l'Ouest du pays afin de soumettre les provinces encore récalcitrantes au pouvoir unique et revient d'urgence afin d'être le premier à venger Nobunaga. Fort d'une armée de 30 000 hommes, il défait les troupes de Mitsuhide et le fait exécuter. Le fils de Nobunaga prend la tête du pays, officieusement car l'Empereur Ashikaga est toujours présent, et choisit de confier à Hydeyoshi la régence⁽³⁾, lui-même étant trop jeune pour régner. Hideyoshi écrase les rivaux du jeune Oda, dont le frère de ce dernier, et assure sa mainmise sur le pouvoir.

Il est nommé, en 1586, premier ministre du pays ce qui fait de lui l'homme le plus influent de l'Empire⁽⁴⁾. Ashikaga reconnaît sa puissance et les nombreuses victoires qu'Hideyoshi remporte par la suite contre les opposants du pouvoir ne font qu'assurer sa position. Il mettra en place des politiques radicalement différentes de ce qu'a connu la pays, avec l'instauration d'une armée de métier, le calcul et la mise en place de préfectures ainsi que le bannissement du christianisme.

En 1590, il ne reste qu'un seul atome de résistance dans le Japon unifié ; le Kantô de l'Est. Dans une ultime campagne interne et à la tête de 200 000 hommes, Hideyoshi fait le siège du château d'Odawara, dernier bastion de cette résistance. Ses troupes parviennent à pénétrer les murs de la ville et Hideyoshi sort victorieux. Le Japon lui est complètement soumis. Il tentera deux campagnes se soldant sur deux échecs vers la Corée par la suite.

Au crépuscule de sa vie Toyotomi Hideyoshi a accompli ses rêves. Nous sommes en 1598 et il ne lui reste plus qu'à soigner sa sortie et assurer la pérennité de sa dynastie, via son fils Hideyori notamment. Sur son lit de mort il fait appeler cinq généraux en qui il a toute confiance⁽⁵⁾, Tokugawa Ieyasu, Meada Toshiie, Môri Terumoto, Ukita Hideie, et Uesugi Kagekatsu afin de leur confier le pouvoir jusqu'à ce qu'Hideyori soit en âge de régner. Hideyoshi insiste, ces cinq régents se devront d'être fidèles au jeune souverain et assurer sa position. Tous renouvellent solennellement leur promesse mais déjà Tokugawa Ieyasu se frotte les mains.

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1. ⁽¹⁾ ↑ Dans un souci de clarté je ne traiterai pas ces différents articles du point de vue chronologique et biographique. L'abondance de patronymes japonais est, à mon goût, peu intéressante pour les lecteurs non-initiés et les différents éléments biographiques pas toujours essentiels. Je traiterai donc de chaque individu de façon tout à fait subjective mais juste dans le but de montrer pourquoi et comment chaque personnalité fait partie d'une longue série sur l'unfication du pays nippon.
2. ⁽²⁾ ↑ Remarque générale sur la série d'article : le lecteur aura peut être eu la surprise de lire que les noms japonais s'écrivent de manière inverse à la nôtre, à savoir nom de famille suivi de prénom. Traditionnellement, au Japon, il faut savoir que cette façon de dénommer quelqu'un est l'usage normal.
3. ⁽³⁾ ↑ En vérité le jeune Oda opte pour son oncle Nobuo mais Hideyoshi, qui ne laisse personne entraver sa route, prendra la suite de Nobuo.
4. ⁽⁴⁾ ↑ Depuis l'arrivée d'Oda Nobunaga au poste de shogun l'Empereur n'a plus qu'une position officielle, c'est en réalité le shogun le véritable souverain.
5. ⁽⁵⁾ ↑ Ou presque, vous comprendrez en lisant le prochain chapitre !

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