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Me revoilà pour poursuivre ma présentation des différents systèmes d'écritures existants ou ayant existés sur notre chère planète. Après avoir découvert les écritures phonologiques, qui cherchent uniquement à transcrire en symboles le son produit lorsque l'on dit ce que l'on souhaite écrire, nous allons maintenant parler des systèmes d'écriture sémantique, les principes dans cet article et les exemples des hiéroglyphes et des sinogrammes dans un prochain.

Par opposition avec les précédents, ces systèmes sont non-alphabétiques, ce qui a pour conséquence qu'ils nécessitent bien souvent la connaissance de beaucoup plus de symboles pour pouvoir les utiliser(1).

Les caractères utilisés par les systèmes d'écriture sémantiques sont des logogrammes. Un logogramme est un unique symbole qui permet de noter un lemme, c'est-à-dire un mot entier. Si le logogramme représente concrètement un élément de la réalité, on parle de pictogramme. Si il note une notion abstraite, on parle d'idéogramme.

Toutes les écritures ont commencé par les pictogrammes. On s'en servait notamment pour le commerce, pour noter les transactions. Ensuite, la manière d'écrire chaque langue a amené son écriture à évoluer petit à petit vers une écriture phonologique (construction d'alphabets(2) par simplification du tracé des pictogrammes) ou vers un étoffement des idées transmises par les symboles grâce aux idéogrammes (concision remarquable mais grand nombre de symboles).

Les logogrammes n'indiquent généralement pas comment le mot doit être prononcé. Cela explique pourquoi les écritures sémantiques associent très souvent un logogramme pour le sens et une indication supplémentaire phonologique ou lexicale. On verra très prochainement les exemples des idéo-phonogrammes et des sémagrammes.

En effet, je présenterai bientôt les deux exemples d'écriture sémantique qui nous parlent le plus : les hiéroglyphes égyptiens et les sinogrammes chinois.


  1. (1) Le chinois Hanzi par exemple, qui signifie littéralement « écriture des Hàn », les Han étant la principale ethnie chinoise, compte plus de 50 000 caractères, dont une grande partie n'est plus utilisée certes, mais dont on considère qu'il faut tout de même savoir entre 3 000 et 5 000 signes pour connaître le chinois courant.
  2. (2) Ou syllabaire ou abjad ou abugida.

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