L'histoire d'Elizabeth Arden commence au Canada, en 1884. Je vous épargnerai les détails de son enfance, et m'arrêterai sur ses deux passions de femme adulte : la beauté et le monde hippique. Elle a en effet dirigé plusieurs salons de beauté et voyagé, notamment à Paris, où elle a pu apprendre les rudiments de la cosmétique. Mais elle pratique aussi intensivement l'équitation.

Et ce sont les chevaux qui vont véritablement lancer sa carrière dans le monde des cosmétiques. Car, voyez-vous, Elizabeth adore ses chevaux et elle ne manque pas de remarquer qu'ils ont des irritations à l'arrière des jambes et sur les sabots. Qu'à cela ne tienne, elle prend les choses en main et formule elle-même une crème spécifique, à base de vitamine E et d'acide salicylique. Comme vous l'aurez deviné, cette crème fait des miracles sur les jambes de ses chevaux. Et cette maligne d'Elizabeth comprend rapidement qu'elle pourrait parfaitement être adaptée pour… les humains.

Elle la prête donc aux copines et finit par la commercialiser devant le succès obtenu, dans le courant des années 1930. C'est alors qu'un jour, la crème est utilisée par l'une de ses clientes pour soigner son fils, qui s'est légèrement blessé au genou. La crème est appliquée sur la blessure et je vous le donne en mille : elle guérit, en huit heures tout juste !

Le nom du produit phare d'Elizabeth Arden est tout trouvé : ce sera la Crème de Huit Heures.

Multi-usages, elle devient rapidement incontournable dans la trousse de maquillage de toute femme qui se respecte : les maquilleuses professionnelles et les stars de cinéma donnent l'exemple. Elle se décline en tube classique, mais aussi en baume et en stick pour les lèvres ou encore en miniature, et les nombreuses rééditions, parfois collectors, contribuent à entretenir sa notoriété – et ses ventes !

Aujourd'hui encore, sa formule est inchangée et il s'en vend deux par minute en Grande-Bretagne. Une histoire hors du commun pour un produit culte !