Vous connaissez la différence entre un marteau, un pull et le calendrier ? Le marteau n'a qu'un manche, le pull deux et le calendrier dix (dimanche) ! Haha.

Hem. Sur cette introduction des plus mauvaises au monde qui vient de me faire perdre 80 % de mon lectorat, abordons un des sujets qui nous a tous taraudés un jour ou l'autre : peut-on rire jusqu'à en mourir ? S'il n'existait que la blague ci-dessus, la réponse serait clairement non. Fort heureusement pour nos zygomatiques, il existe bien d'autres plaisanteries et situations comiques. La question reste donc là : peut-on mourir de rire ?

Eh bien… Oui. La médecine moderne attribue trois morts au fou rire : Alex Mitchell, en 1975, alors qu'il regardait un épisode de la série télévisée The Goodies. Ole Bentzen, en 1989, regardait quant à lui Un poisson nommé Wanda. Enfin, Damnœn Sæn-um, en 2003, mourut d'une crise de rire… durant son sommeil.
L'Histoire nous fournit d'autres morts hystériques, dont les origines sont parfois mises en doute : par exemple Chrysippe de Soles, stoïcien du IIIe siècle avant J.-C., alors qu'il regardait un âne boire du vin puis tenter de manger des figues ; Thomas Urquhart, aristocrate écossais du XVIIe siècle, en apprenant la restauration de Charles II sur le trône, et quelques autres.

Mais qu'est-ce qui peut bien, dans le rire, provoquer la mort ? Restons sérieux deux minutes, et analysons froidement la situation(1). Le rire, comme le définit le Robert, expert en la question(2), « exprime la gaieté par l'élargissement de l'ouverture de la bouche, accompagné d'exclamations saccadées plus ou moins bruyantes. » On peut ajouter à cela une variation du rythme cardiaque, ainsi qu'un relâchement des muscles, comme, par exemple, les sphincters(3). Quant au larynx et au diaphragme, ils sont agités par des spasmes évacuant l'air de vos poumons à près de 100 km/h.

De ces phénomènes physiologiques, les risques sont variés.

  • Difficultés respiratoires, voire crise apnéique (impossibilité de respirer), dues aux contractions du larynx et du diaphragme. Sans compter le risque d'étouffement si on est à table. Ainsi mourut Pietro Aretino, dramaturge du XVIe siècle(4).
  • Hypotension artérielle : lors d'une crise de rire, la tension artérielle commence par augmenter. Mais rapidement, elle baisse et peut mener à une cataplexie, voire à une syncope(5). Plusieurs précedents existent, notamment cet homme, riant à table jusqu'à essoufflement, avant qu'il ne laisse tomber sa tête dans son assiette, inconscient. En général, on récupère parfaitement de ces syncopes. Mais la perte de contrôle de son corps peut mener au pire…
  • Crise cardiaque : comme vous le savez sûrement, lorsqu'on rit, le rythme cardiaque augmente. En général, cela ne dure pas et la régulation fait son travail. Mais le problème du terme en général, c'est qu'il implique des exceptions. Et là, le cœur s'emballe, et la crise cardiaque surgit : souvent, elle ne pardonne pas. Ainsi, les pérégrinations de Wanda firent battre le cœur d'Ole Bentsen à plus de 250 battements par minute, jusqu'à la rupture.

Et enfin, pour conclure cet article, mentionnons les milliers de morts allemands durant la Seconde Guerre mondiale, tels que le relatent les Monty Pythons (en vo ou en vostfr), tombés sous l'humour de la Blague Ultime…


  1. (1) Poil au menton. Pardon, je m'égare.
  2. (2) Après tout, le célèbre dictionnaire n'a-t-il pas ajouté « lol » dans son édition de 2012 (attention, lien vers un blog politiquement incorrect) ? Je vous rassure, je ne l'ai pas vu dans l'édition 2013. Bon débarras.
  3. (3) À toutes fins utiles, je précise que l'expression « PTDR » (à quand son entrée au Robert ?), pété de rire, ne provient pas de ce détail physiologique.
  4. (4) On rapporte qu'il mourut de rire suite à une blague salace racontée par sa sœur lors d'un repas. Selon une autre légende, il serait mort en se fendant le crâne, en tombant de sa chaise suite à son fou rire.
  5. (5) Sur les quelques cas de syncope recensés à ce jour, la plupart avaient déjà des problèmes de tension, mais pas toujours