Pourquoi les fantassins français ont-ils une rancune tenace envers les aviateurs ?

Pour mon premier article, j'espère vous intéresser pour un domaine que j'adore : l'aviation. Plus précisément l'histoire de celle-ci. Je voudrais que pour ce sujet vous vous plongiez dans la peau d'un soldat de l'armée française. Vous vous battez à Sedan pour repousser les Nazis mais votre supérieur vous dit de vous replier vers Dunkerque. Durant votre débandade, vous remarquerez deux choses. La première qui saute aux yeux ce sont les chasseurs qui vous tirent dessus, affichant fièrement leurs croix noires. Puis c'est une absence qui vous fait réagir : où sont les avions français ? Où sont les avions alliés ?

Pourquoi donc les Moranes, Curtiss et autres montures aéronautiques de l'Hexagone étaient-ils invisibles du sol ? Pourtant les escadrons se battaient, en nombre bien inférieur et avec des moyens dérisoires, infligeant d'immense dégâts aux Luftflotten 2 et 3 (près de 1 469 en 45 jours). Car il faut prendre en compte les ordres de missions qui les envoyaient à une mort certaine derrière les lignes pour ralentir l'avancée des allemands. Ajoutons maintenant quelques détails : pendant que vous vous repliez, les armées ennemies avancent, prenant les aéroports, empêchant les avions d'atterrir et capturant ceux qui se posèrent croyant la piste sous contrôle allié. Pour couronner le tout, les pilotes n'avaient plus de radar ni de radio. (1)

C'est pourquoi les fantassins ne virent pas les batailles et le sacrifice de ces héros.

Les Français mis hors de cause, reste la question sur les Anglais : où étaient les Spitfires et les Hurricanes ? Cette fois-ci la raison est plus « égoïste », le Maréchal Dowding demanda, dés le 15 mai 1940, au ministre de l'air de ne pas envoyer de chasseurs sur le continent. Préservant ainsi les précieux appareils de la R.A.F qui défendirent l'île pendant de long mois, pendant la Bataille d'Angleterre.

Voilà pourquoi vous croupissez dans un camp de prisonnier.


  1. (1)

    Dans les conditions invraisemblables, changeant sans cesse de terrain devant l'avance ennemie.

    — Guynemer