En 1584, le roi de France Henri III apprend que son neveu François vient de décéder de tuberculose. Et alors, me direz-vous ? Eh bien, le roi n'a pas d'enfant, et François était son dernier espoir d'avoir un descendant direct et légitime.

La loi salique – qui régit les problèmes de descendance – prévoit que dans une telle situation, ce sera la maison des Bourbons, ou plutôt leur chef Henri de Navarre, qui héritera de la couronne. Mais cela pose un problème éthique inadmissible pour le peuple français : Henri de Navarre est protestant…

Le duc Henri(1) de Guise, chef de la Ligue(2) refuse une telle succession (il a lui aussi des vues sur le trône). Il force donc le roi à signer un traité dans lequel notre pauvre Henri III s'engage à bouter les hérétiques [NDLA : les protestants] hors du royaume ; donc à faire la guerre à son successeur ! Faut-il préciser que le roi apprécie moyennement la plaisanterie ?

Plusieurs mois plus tard, le destin n'étant pas en faveur des catholiques sur les champs de bataille, Henri III fait assassiner le duc Henri de Guise (preuve une fois de plus que la vengeance est un plat qui se mange froid). Cette fois, c'est la Ligue qui rit jaune : elle se délie de son serment de fidélité, appelle à la révolte et au meurtre du Roi.

Le 1er août 1589, Henri III est donc assassiné par un moine ligueur, sur sa chaise-percée(3). Recevant le coup de poignard, il aura ce mot d'esprit qui restera à la postérité : « Méchant moine, tu m'as tué ! ». Décédant le lendemain, il laisse le royaume de France au bord du gouffre : il n'a toujours pas d'héritier et la conscience catholique refuse encore et toujours qu'un protestant accède au trône…

Pour ne rien arranger, la Ligue propose deux candidats au trône en remplacement du décédé duc de Guise : le cardinal de Bourbon, et le Duc de Mayenne.

Pour complexifier encore un peu cette équation, Philipe II d'Espagne propose sa fille, Isabelle, qui est aussi la petite-fille d'Henri II, donc de sang royal français.

Si vous suivez toujours, bonne nouvelle : à partir de maintenant les choses vont se simplifier. Mais ce sera pour l'article de demain : « Paris vaut bien une messe ».


  1. (1) Encore un Henri ! La bataille qui va suivre sera d'ailleurs « celle des trois Henris ».
  2. (2) Un parti ultra-catholique et extrêmement puissant au moment de notre histoire.
  3. (3) Une chaise, avec un trou au milieu. Faut-il un dessin pour comprendre l'utilité d'un tel mobilier ?

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