Pour un dé normal, vous le savez, la probabilité d'obtenir chacun des chiffres est la même : c'est l'équiprobabilité. Autrement dit, si on lance ce dé une infinité de fois, on obtiendra en moyenne autant de fois le chiffre 1 que le 2, le 3, le 4, le 5, ou le 6.

Seulement voilà : dans la plupart des jeux de dés, le gagnant est celui qui obtient le plus grand score, et il devient alors beaucoup plus intéressant de faire un 6 qu'un 1. L'Homme, fourbe mais ingénieuse créature, a trouvé un moyen de détourner les lois du hasard et de faire bouger les probabilités en sa faveur en créant le dé pipé.

Il y a différentes façons de piper un dé, la plus simple étant d'alourdir la face opposée à celle désirée(1), mais ce n'est pas le sujet de cet omnilogisme. La question serait plutôt de savoir pourquoi ces dés sont dits pipés ?

L'expression provient du langage de chasse d'autrefois. À l'époque, on attirait les oiseaux en imitant leur cri avec un pipeau (que l'on appelait alors pipe ou pipet) : cette méthode de chasse était connue sous le nom de « chasse à la pipée ». C'est donc très naturellement que le verbe piper à peu à peu pris le sens de tromper : tout d'abord tromper les oiseaux, puis le terme le terme s'est globalisé pour définir la tromperie au sens large. Des dés pipés sont donc des dés visant à tromper les autres joueurs.

En guise de conclusion rappelons que l'utilisation de tels dés est une tricherie et que le seul moyen légal de gagner est d'avoir de la chance (ou que Murphy s'occupe de vos adversaire).


  1. (1) C'est-à-dire, pour un dé cubique, d'alourdir la face 1 pour obtenir plus de 6.