Eh oui, chez ami ! Vous le savez sans doute, mais les États-Unis n'ont pas toujours ressemblé à ce que l'on voit aujourd'hui sur un beau planisphère !

Alors, bien sûr, il y avait au départ les treize colonies britanniques. On imagine souvent qu'elles étaient des îlots de civilisation occidentale sur la côte d'un immense territoire indien. Mais c'est oublier que les colons français et espagnols (principalement) s'étaient aussi arrogé de vastes portions de ce que l'on nomme aujourd'hui Amérique.

L'extension de ces colonies minuscules ne s'est pas faite uniquement en chassant les Indiens.
Voilà la carte des États-Unis, de l'Amérique du Nord en 1713.

Amérique du Nord en 1713

Comme vous pouvez le constater, les possessions britanniques sont ridicules au regard des territoires sous domination espagnole. Et cela ne va pas beaucoup changer. L'avance britannique sur le territoire américain va être de faible ampleur, et les treize colonies ne vont pas beaucoup s'étoffer. En fait, elles sont surtout bloquées par l'obstacle (certes négligeable, mais bien présent) que représentent les Appalaches. Cette petite chaîne montagneuse empêche une colonisation facilitée du reste du territoire.
D'autant plus que ce sont les Français et les Espagnols qui se sont rués sur l'immense contrée, en témoigne cette carte datant de 1789(1).

USA en 1789

Les Français sont présents surtout au nord, dans ce qui deviendra le Canada. Les Espagnols quant à eux se sont répandus sans vraiment s'installer sur tout le reste des États-Unis. D'autres territoires encore restent plus ou moins inexplorés. Mais ce statut ne va pas perdurer, car l'Espagne, considérablement affaiblie, va désormais perdre sans cesse du terrain.
J'attire votre attention sur l'immense territoire de la Louisiane, qui fera sans nul doute l'objet de mon prochain omnilogisme. Je préciserai seulement ici que la Louisiane a changé plusieurs fois de mains.
Et hop, nous voici maintenant en 1803. Grande époque pour les États-Unis, et tournant fondamental dans la suite des événements. Car, le 30 avril 1803, Napoléon Bonaparte décide de vendre la Louisiane pour, quoi ? 80 millions de francs. Une bouchée de pain. Ce qui fait plus que doubler le territoire des États-Unis. Rendez-vous compte :

Annexion de la Louisiane

Mais ce n'est pas fini ! Quelques annexions plus tard(2), et nous voilà déjà en 1836. C'est là que le Texas, possession mexicaine(3), se déclare république indépendante. Ce qui n'est pas du goût des Mexicains, qui voient partir un bon morceau de leur territoire. Mais les Texans n'en ont apparemment pas grand-chose à cirer(4), et en 1845, se rattachent aux États-Unis, déclenchant une guerre contre le Mexique.

Gains face au Mexique

Les États-Unis ressemblent déjà beaucoup plus à ceux que l'on connaît. Mais il manque encore quelques bouts, par-ci par-là. Notamment la Californie et le Nouveau-Mexique, qui seront cédés par le Mexique vaincu par les États-Unis autour de 1850.

Reste un gros morceau : l'Alaska. Cette colonie russe sur le continent américain est vendue en 1867. C'est bon, on y est, à peu de choses près(5).

Et voici l'Alaska !

Au final, le territoire des États-Unis s'est constitué à coups de billets verts et de canons, que ça soit plaisant à entendre ou non. Ces gains de territoires expliquent en partie le fait que les frontières américaines(6) soient aussi rectilignes. Lorsque l'on achetait une terre, ou que l'on statuait à la fin d'une guerre, on séparait les contrées à grands coups de traits sur une carte. Pas de peuple pour protester dans les décisions bureaucratiques, aucun problème(7) !


  1. (1) Soit la date de l'indépendance des États-Unis, bien sûr ; )
  2. (2) Dont un rachat de la Floride, la fondation du vaste État de Washington…
  3. (3) Le Mexique avait déjà déclaré son indépendance en 1821.
  4. (4) Pardonnez l'expression.
  5. (5) J'ai effectivement omis beaucoup de choses, les Philippines, Cuba, Hawaï ou Porto Rico… Mais que voulez-vous ? C'est un article d'Omnilogie, pas une thèse historique !
  6. (6) Ou devrais-je plutôt dire : étasuniennes.
  7. (7) Enfin, si, les Indiens. Mais ce n'était pas comme si leur voix comptait…