Si les lois et les siècles (ou devrais-je dire les millénaires) de guerres ont plus ou moins fixé les frontières en ce bas monde, qu'en est-il de ce qui gravite au-dessus de nos têtes ?

Est-ce que vous pouvez décréter posséder la miette d'astéroïde que vous venez d'apercevoir dans votre télescope amateur ? Je vois déjà les yeux de certains briller en songeant à la fortune que représente un tel astéroïde.

Car, cupides que vous êtes, chers lecteurs(1), vous n'êtes pas sans savoir que ces blocs de roche et de glace regorgent de métaux précieux, et d'autres richesses mirobolantes.

Mais malheureusement, vous arrivez trop tard. Car la seule gloire que vous pourrez tirer d'une découverte spatiale, c'est qu'elle soit dénommée sous votre patronyme(2).

En effet, on a pensé à tout. Et pour que des États (ou des crétins) ne se battent pas pour s'arroger un bout de ciel, le Traité de l'Espace est là ! Entré en vigueur en 1967, il stipule en effet qu'aucun État ne peut s'approprier l'espace extra-atmosphérique(3). Par extension, personne ne peut le faire.

En contexte de guerre froide, on avait à l'époque interdit la mise en place d'armes nucléaires ou de toute autre forme d'armes de destruction massive sur l'orbite de la Terre, leur installation sur la Lune ou tout autre corps céleste, voire leur stockage dans l'espace hors de la Terre.

C'est également par ce traité que l'on a limité la Lune à des usages non guerriers (interdit de tester des armes ou d'y installer des bases militaires). Eh oui, on avait pensé le traité dans un objectif de long terme !

Ce traité stipule de plus que l'on doit prêter assistance aux astronautes, quelle que soit leur nationalité.

Je ne sais pas vous, mais je trouve que l'on a réagi avec ce traité de manière très intelligente, une fois n'est pas coutume. C'est ce que l'on appelle prévenir plutôt que guérir ! Rendez-vous compte, en 1967, l'homme n'avait pas encore posé le pied sur la Lune qu'il s'était déjà interdit d'y construire des bases militaires !

Pour une fois que l'on fait quelque chose bien, je vous dis bravo, messieurs les terriens.


  1. (1) Non, pas taper ! Aïe !
  2. (2) Ou votre matronyme, soyons modernes.
  3. (3) Légalement, il s'agit d'un res nullium, c'est-à-dire que l'espace n'appartient à personne, tout comme la zone maritime internationale ou l'Antarctique.