Russie. Nous sommes en février 1959.
Les familles d'un groupe de randonneurs lancent l'alerte : leurs proches ne sont pas rentrés depuis plusieurs jours d'une expédition dans l'Oural du Nord. Montagnards aguerris menés par un certain Dyatlov, il n'y aurait pourtant pas dû y avoir de problème…

Une expédition de sauvetage est mise sur pied le 20. Le 26, on retrouve le camp : la tente des disparus est déchirée. Certaines traces de pas se dirigent vers un petit bois, mais après cinq cents mètres, elles sont effacées par la neige. Les recherches permettent tout de même de retrouver les restes d'un petit feu ainsi que deux cadavres, sans chaussures et en sous-vêtements. Sur le chemin du retour vers la tente endommagée, les sauveteurs trouvent trois cadavres supplémentaires, dans des positions laissant supposer qu'ils tentaient de rejoindre le camp.
Il faudra deux mois pour trouver les quatre dernières victimes enfouies sous quatre mètres de neige. De façon étrange, la langue d'une des victimes a disparue.

La tente des disparus

L'autopsie des premières victimes retrouvées conclut à l'hypothermie. La découverte des corps enfouis relance l'enquête : trois d'entre eux avaient été mortellement blessés. Le légiste indiquera que « la force nécessaire pour une telle blessure équivaut à celle d'un accident de voiture ». Pourtant, aucune des victimes n'a de traumatisme extérieur, comme si la force avait été infligée de l'intérieur.
Les traces dans la neige étaient formelles : le camp n'avait pas été attaqué (une tribu indigène locale avait été soupçonnée), et il n'y avait aucun signe de combat.

Les journalistes se saisirent de l'enquête pour ajouter encore plus à l'étrangeté de la chose : la tente est éventrée de l'intérieur, de hauts niveaux de radiations sont découverts sur les vêtements des victimes et les cadavres ont une teinte orangée surprenante.

L'enquête cesse en mai 1959 par manque de partie coupable, et indique que les membres de l'expédition sont mort d'une « puissante force inconnue ».

Les conspirationnistes prennent le relais : une immense boule orange aurait été aperçue à quelques kilomètres, une base militaire russe se situerait à proximité. Pendant de nombreuses années, la théorie de l'arme secrète russe eut le vent en poupe.

Mais au final, que s'est-il réellement passé ? Je n'en sais rien, mais le rasoir d'Ockham peut aider.

Il me paraît probable que suite à des chutes de neige, le groupe ait été obligé de monter la tente sur un terrain pentu.
En pleine nuit, un bruit a dû leur faire craindre une avalanche. Paniqués, cinq sont alors sortis en courant. L'un d'eux tomba dans la nuit et se brisa la nuque. Ils se perdirent dans le noir ou restèrent avec leur compagnon décédé et allumèrent un feu. Rapidement frigorifiés, deux succombèrent : les survivants surmontèrent leur dégoût et récupérèrent les vêtements des défunts afin de rejoindre la sûreté du camp.
Pendant ce temps, les quatre jeunes restés au camp s'habillent chaudement et organisent une expédition pour secourir leurs amis. Ils cerclent pendant des heures, jusqu'à être pris dans une avalanche qui les roule et les fracasse durement contre la montagne.
La teinte orangée provient du long bronzage au soleil et de la décomposition des corps.
La langue disparue, morceau tendre par excellence, est mangée par un animal passant par là (à moins qu'elle ne soit mordue durant l'avalanche).
Enfin, la radioactivité peut s'expliquer par l'utilisation de lampes au thorium qui projettent de fins morceaux de poussière radioactive lorsqu'elles éclairent.

À mon avis, les OVNI peuvent donc encore attendre un peu.