Aha ! Le Malin s'est emparé de vous !

Mais qu'à cela ne tienne, vous êtes encore plus malin que lui !

Vous le savez sûrement, le mot « malin » a aujourd'hui remarquablement dévié de son sens premier, qui était véritablement mauvais.

Le Malin étant le surnom du Diable, vous conviendrez qu'il n'était pas bien agréable de se faire traiter de malin, à une certaine époque toutefois. Le premier sens est directement issu du latin, malignus, qui signifie méchant.
Pas d'ambiguïté donc.

Le terme s'est considérablement affaibli au fil du temps, pour devenir aujourd'hui un compliment. On est malin comme le Renard de la Fontaine, mais seulement par la filouterie, qui relève plus d'une ruse affable. Il reste à mon sens toutefois un petit fond du sens ancien(1), si bien que dire de quelqu'un qu'il est malin a tout de même une légère nuance. On complimente le gamin de la voisine pour la farce qu'il nous a faite, mais on pense quand même au mal qu'il incarne. Si vous voyez ce que je veux dire.

Bien. Mais maintenant, la vraie question : doit-on écrire maline ou maligne ? Le problème est le même que pour bénine et bénigne. On emploie plus souvent bénigne.
Mais pour maline et maligne, il reste une ambiguïté.

Il s'avère que l'usage a fait de maline un mot au sens laudatif, tandis que maligne a conservé une tendance légèrement plus péjorative. C'est question de sensibilité, d'autant qu'à l'oral on ne distingue pas très bien les deux écritures.

Il n'y a donc pas de vraie différence, usez des deux à votre convenance !

Je terminerai sur cette célèbre phrase :

« Au Bénin, les malignes maladies sont loins d'être bénignes, quoiqu'elles restent malines(2). »


  1. (1) D'aucuns diraient une raclure de sens.
  2. (2) Prière de ne chercher ni l'auteur de la citation ni le sens de celle-ci. Merci.